La dernière communication, celle qui mit fin à toutes les autres de ce colloque, porte sur le patrimoine culturel africain aux prises avec le nouveau langage mondial.
L’exposé s’est articulé méthodologiquement autour de trois points. La préoccupation fondamentale fut de rechercher dans l’énergie de la culture africaine les voies et moyens pour parvenir à une interculturalité bonne et constructive. En premier lieu, le conférencier s’est employé à scruter la notion de culture et à déterminer son champ sémantique. Cette mise au point nous fit découvrir dans un second temps les itinéraires arpentés par les cultures africaines dans le vaste champ interculturel que vit l’humanité à l’heure de la mondialisation. Enfin, il a proposé des pistes dans le but de fonder une éthique et une pratique de l’interculturalité pour et sur le socle des cultures africaines.
Ainsi, en partant des définitions de Gaudium et Spes, et de l’UNESCO, sur la culture, le conférencier a déduit substantiellement la culture comme le principe d’humanisation et le principe vital de la société. Et puisque c’est à partir de la pluralité culturelle que la culture rend compte de sa totalité organique, elle appelle donc à une altérité.
Dans le deuxième point de son développement, après un bilan du chemin parcouru par les cultures africaines jusque-là, il propose de nouveaux sentiers pour ces cultures, dans le concert inter-culturel que vit l’humanité à l’ère de la mondialisation. Le parcours tracé par cette approche porte la conviction que la notion de culture telle qu’elle se déploie dans les cultures en Afrique induit une dynamique et une énergie constitutives porteuses de l’espérance d’une interculturalité d’épanouissement des peuples de l’humanité.
En dernier ressort, dans la dernière partie de sa présentation, le communicateur a indiqué quelques jalons pour une éthique et une pratique de l’interculturalité pour et sur le socle des cultures africaines.
On retient en substance de cette communication, qu’en contexte de mondialisation, l’interculturalité est un grand enjeu au cœur des enjeux économique et technologique. L’Afrique est alors appelée à un grand inventaire lucide pour trouver sa correspondance originelle avec ses valeurs universelles. Pour ce faire, elle doit recourir à l’éthique de l’interculturalité par la conscience interculturelle, l’éthique de la reconnaissance (identité) et l’éthique du dialogue.
Sur l’auteur :
Ordonné prêtre pour le compte du diocèse d’Abomey en 1991, le Père Jules DJODI est dogmatique de Saint Augustin. Après sa brillante thèse sur l’Esprit Saint, don de Dieu chez Saint Augustin, il a enseigné pendant plus d’une décennie la dogmatique dans les grands Séminaires du Bénin avant de devenir recteur de L’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (Ucao) de 2009 à 2015.