VOIX DE SAINT PAUL PARUTION NUMERO 132 / OCTOBRE 2024

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EDITORIAL

La justice, une nécessité absolue

Chers aficionados des articles de La Voix de Saint Paul, après près de quatre lunes, nous revoici pour de nouvelles entrevues philosophico-littéraires. Dans ce premier numéro de notre parution bimensuelle, parution qui porte le numéro 132 dans la chronologie de nos publications, les articles de nos experts rédacteurs convergent pour nous conduire à la justice. La justice! C’est bien d’elle que parleront nos écrits. La justice en question! Telle est la thématique qui nous rassemble. Nous n’allons point vous faire l’affront de définir le thème annoncé. Il faut tout de même un repère dans lequel nous nous situerons. De son étymologie latine justitia, la justice est la « conformité avec le droit »[1]. A la source de Spinoza, nous découvrons que la justice est « une disposition constante de l’âme à attribuer à chacun ce qui d’après le droit civil lui revient »[2]. L’évidence est sans ambages établie : l’existence humaine est encline à la justice. Le principe de la justice est donc inné à l’être humain. Le livre des Proverbes en son chapitre 14 et au verset 34 dit de la justice qu’ « elle élève une nation ». Elle est donc un bien à l’avantage de tous. L’humain ne devrait pas se plaindre d’actes contraires à la justice. Pourtant, le constat est patent. Que d’actes trop justes marquent l’existence humaine! Des brimades au sein de la famille, des dispositions taillées à la tête de l’autre dans nos petites communautés, des droits dits en fonction du client dans nos juridictions. Ce sont autant d’actes qui suscitent bien un questionnement. Les hommes vouent-ils une sainte horreur à la justice ? Serait-elle une chimère ? Parviendra-t-on à des sociétés empreintes de justice ? Rubrique après rubrique, nous découvrirons les ébauches de réponses proposées dans les différents articles.

Notre désir est de vous faire plaisir au travers de nos articles. C’est pourquoi nous nous interdisons d’allonger ce texte. Bonne lecture.

José AWAKA, Philo III

 

CHRONIQUE

« Oh temps, si tu suspendais ton vol… »

Il court, le temps, il vole, passe et fuit, ne laissant à notre mémoire que de nombreux souvenirs et nous oblige à accepter la réalité des choses. 

Un nouveau jour s’était levé. L’astre de lumière avait, pour l’occasion, fait sortir ses plus ardents rayons, marquant ainsi la particularité de cette journée. Claquement des doigts, clignement des yeux. Nous étions au mardi 1er octobre 2024. Trois mois de vacances venaient de s’évanouir ; mois au cours desquels chacun se reposait, nourrissait l’attente et chérissait l’arrivée de ce jour nouveau. Longue a été l’attente, plus vives, longues et chaleureuses ont été les retrouvailles entre amis. Eclats de rire et accolades s’échangeaient entre camarades. La cité philosophique Saint Paul de Djimè reprenait vie. Les motocyclistes allaient et venaient, les taxis amenant des séminaristes, redonnait à Djimè son mordant d’il y a trois mois.

Il court, le temps, il vole, passe et fuit, ne laissant à notre mémoire que de nombreux souvenirs et nous oblige à accepter la réalité des choses. 

Le train-train habituel lié à la reprise de la rentrée poursuivait son cours, lorsque, le carillon, longtemps resté silencieux depuis le 15 Juin, se fit à nouveau entendre, sonnant ainsi définitivement le glas aux temps des vacances. Un nouveau chapitre de nos vies commençait, une nouvelle année académique s’ouvrait pour nous dans notre marche à la suite du Christ. La prière et les mots d’accueil du décanat ouvraient la porte aux innombrables activités qui se dérouleraient durant cette année académique 2024-2025. Le service communautaire, les vêpres et le dîner se succédèrent avec une grande simplicité. A 21h, le décanat nous fit lecture du règlement intérieur du séminaire, règlement qui sera notre feuille de route disciplinaire pour toute l’année académique. La journée du mercredi nous vit nous réunir pour la première rencontre de famille de l’année. Notre communauté cette année forme un tout de 229 séminaristes, 11 pères formateurs résidants, dont deux nouveaux : les pères Aurel

AVOCETIEN et Moïse SOKEGBE, 3 sœurs OCPSP[3] et 2 stagiaires canoniques. Pères formateurs, religieuses et stagiaires canoniques sacrifièrent à la tradition en nous adressant des mots d’exhortations et d’encouragements pour que l’année soit belle et réussie, avec pour thème de référence, « Ma vocation, une quête de la sagesse par le chemin de l’espérance », inspiré de celui de l’an passé. A 21h, les esprits encore éparpillés furent tous rassemblés à la chapelle, afin d’être ressourcés et nourris spirituellement à travers la retraite de début d’année, prêchée par le Père Noël TOSSOU, sur la thématique de l’amour en Romain 5,5 : « L’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné ». Nous eûmes droit à de riches enseignements sur l’amour de Dieu, amour qui se manifeste à nous sous plusieurs dimensions et demeure en nous. Il est la force qui nous aide à traverser les difficultés et souffrances de notre vie. Il devient donc important pour nous d’aimer Dieu, de nous savoir aimés de lui et de manifester à notre tour ce même amour pour nos frères. Prière, silence et adoration furent de précieux moments de la retraite au cours desquels, chacun découvrit l’immensité et la grandeur de l’amour de Dieu pour lui, amour qui nous rend fils dans le Fils. Le samedi vit s’achever la retraite, durant laquelle nos cœurs ont été remplis de l’amour de Dieu et apprêtés pour mieux affronter l’année et la passer avec amour. Les premières vêpres solennelles eurent lieu le samedi soir et la première messe dominicale de cette année, le dimanche 06 octobre. La journée pédagogique du lundi lançait déjà les phares sur les activités académiques de l’année. Le thème autour duquel s’accentuèrent nos réflexions est intitulé : Impacts de l’introduction du catholicisme dans le royaume du Dahomey sur les pratiques religieuses des catholiques du Sud-Bénin, et a été développé par Romuald MICHOZOUNNOU, professeur d’histoire à la retraite. Il montra dans une brillante présentation, les origines et l’avènement du christianisme au Dahomey et son évolution, les difficultés rencontrées et les approches pour une meilleure évangélisation de nos cultures, dans le but de vivre un christianisme vrai et véritable. La journée pédagogique s’acheva avec l’élection des différents chefs de cours par promotion. Dans la soirée, une rencontre eut lieu entre le père Antoine MASSESSI, directeur des études et la communauté, afin de poser les jalons nécessaires pour une année réussie au plan académique. Comme à l’image des nuages qui voguent de manière indistincte dans le ciel, tel s’égrenait les heures, laissant naître un jour nouveau, le mardi 08 Octobre, jour de la reprise des cours.

 Il court, le temps, il vole, passe et fuit, ne laissant à notre mémoire que de nombreux souvenirs et nous oblige à accepter la réalité des choses.

Comptant sur Dieu, sur son amour et sa force, nous poursuivons notre marche à sa suite, avec pour arme l’espérance, et pour but l’acquisition de la sagesse.

Excellente et fructueuse année académique 2024-2025 à tous !

Ange Thomas LABE, Philo II

 

Et si on en parlait ?

JUSTICE : UN IDEAL INTEMPOREL ET INACHEVE. MIRAGE OU BOUSSOLE ?

Notion complexe et multiforme, la justice est-elle une vertu ou une utopie ?

La justice, en effet, notion aussi vieille et ancienne que l’humanité, a depuis toujours fasciné et interpellé les penseurs. Est-elle un idéal inatteignable, une utopie inaccessible, ou bien une réalité constructible, un horizon vers lequel les sociétés humaines tendent ? Telle est la question qui nous remue et nous fait nous livrer vaille que vaille à des ébats cogitatifs.

Dans sa dimension éthique, la justice nous renvoie à une notion de CE QUI EST JUSTE, de CE QUI EST EQUITABLE. Elle implique une distribution équitable des biens et des charges, un traitement égal de tous devant la loi, et une réparation des torts subis. Platon, dans La République, esquisse une cité idéale où chacun occupe la place qui lui convient en fonction de ses talents, et où la justice règne en maître[4]. Cette vision utopique de la justice témoigne de l’aspiration profonde de l’homme à un ordre social harmonieux et équitable.

Cependant, la réalité historique nous montre que la justice est souvent compromise par les passions humaines, les intérêts particuliers et les inégalités sociales. Contemporainement, cette réalité se fait palpable. Des exemples, nous nous gardons d’en exposer étant donné que tout est assez ostensible et ce n’est point une vue de l’esprit que tous nous en savons quelque chose. Aristote, dans Éthique à Nicomaque, souligne que la justice est une vertu complexe, qui nécessite un équilibre entre les différents aspects de la vie humaine. Il distingue de ce fait la justice distributive, qui concerne la répartition des biens, de la justice corrective, qui vise à réparer les torts.

Par ailleurs, la question de l’universalité de la justice est également au cœur des débats philosophiques. Les penseurs des Lumières, tels que Kant, défendent l’existence de principes de justice universels, fondés sur la raison et valables pour tous les êtres humains sans exception. En revanche, les relativistes culturels affirment que les notions de justice sont culturellement construites et varient d’une société à l’autre.

Au XXe siècle, les philosophes politiques ont renouvelé la réflexion sur la justice. John Rawls, dans Théorie de la justice, propose une conception contractualiste de la justice, fondée sur le concept de position originelle. Il défend l’idée d’une société juste où les inégalités sont acceptées à condition qu’elles bénéficient aux plus défavorisés. Robert Nozick, quant à lui, défend une conception libérale de la justice, fondée sur le respect des droits individuels et sur la propriété privée. Il est donc clair que la justice est une notion complexe et multiforme, qui ne cesse de susciter de nouveaux débats. Si elle est un idéal auquel nous aspirons tous, elle reste un horizon toujours en mouvement. Les bouleversements sociaux, économiques et technologiques des dernières décennies ont posé de nouveaux défis à la justice, notamment en ce qui concerne les inégalités mondiales, la justice climatique et la justice numérique.

In fine, la justice est à la fois une utopie et une réalité. Elle est une utopie dans la mesure où elle représente un idéal vers lequel l’humanité tend sans jamais l’atteindre complètement. Elle est une réalité dans la mesure où elle est au cœur de nos institutions, de nos lois et de nos pratiques sociales. La quête de la justice est un processus permanent, qui exige de nous une réflexion critique et une volonté constante de progresser vers une société plus juste et plus équitable.

Déo-Gratias KANKOLI, Stagiaire canonique

 

PLUME SACREE

        Justice ou injustice

La justice, qu’est-ce ?

Une sorte d’égalité, d’équité ou d’équilibre ?

Est-ce quand toutes les conditions sont réunies pour que chacun se sente libre ?

Ou n’est-ce pas plutôt quand les riches obtiennent satisfaction de leurs caprices ?

Donner à chaque personne, ce qu’elle mérite,

Fais respecter le droit de chacun,

Absolument tous, sans omettre quelqu’un,

Voilà comment nous définissons ce mythe.

Elle est un mythe car presque jamais on ne la voit,

Elle n’est pas une réalité parce que nul ne l’aperçoit,

Elle n’a pas pris forme car personne ne lui donne un peu du soi,

Quand il s’agit d’huiler justice tout le monde reste coi.

Où est la justice quand l’innocent est toujours dans les fers ?

Où est-elle si le riche s’innocente par sa richesse ?

Où donc est la justice si le juge ne délibère pas suivant les faits ?

Je cherche sans cesse la justice.

Chacun lutte pour ses intérêts,

Nul n’a le temps de voir s’il est toujours dans ses droits,

Ni de voir si ses chemins sont toujours droits,

Nous occasionnons ainsi l’injustice sans arrêt.

L’injustice est la jumelle de la justice,

Et depuis qu’elles ont vu le jour,

L’Injustice se présente souvent quand on appelle la justice, Nous en sommes venus à oublier la justice.

La justice est-elle morte ? Cela est trop peu soutenable ; Sommeille-t-elle en nous ?

Ceci est plus probable.

La conscience alarme toujours face à l’injustice.

Ecoutons là et menons des actions justes.

La justice est fille de l’amour.

Aimons donc pour que règne la justice.

La justice est source de paix,

La paix est gage de sécurité ;

La justice est source de liberté,

Et la liberté implique la responsabilité.

Rien de plus beau qu’un monde juste,

Vivre dans un monde pareil doit être une fête ;

Rien de meilleur quand justice est faite,

Prônons la justice pour faire de notre terre, une terre sainte.

Elisée HESSOU, Philo III

 

                                            Lu pour vous

Socrate dans ce dialogue a laissé entrevoir, par son ironie, que les rhéteurs de la cité grecque tels que Gorgias, Polos, Calliclès et même leurs contemporains ne font pas de la rhétorique. Autrement, ils se donnent à une flatterie, une routine et non à un art. En effet, toutes les interventions ont porté sur l’attitude et l’art de vivre du rhéteur. Partant de leur conception fausse, Socrate leur démontre qu’ils n’ont jamais été rhéteurs car le rhéteur comme il le conçoit ne vise pas à satisfaire un plaisir ou même à agir sur les sentiments mais il fait plutôt grandir en rendant le peuple, meilleur par son discours. Pour cela, il se doit d’être d’abord lui-même aguerri des lois et surtout de celles de la justice car il est encore préférable de subir l’injustice que de la commettre. C’est là, l’une des notions majeures qui ont été abordées et bien développées afin de faire comprendre que faire de la rhétorique, c’est faire du chemin, se construire soi-même et être vertueux, juste. On doit pouvoir se dénoncer soi-même pour subir une punition quand on a mal agi puisque comme le démontre Socrate, la justice engage tout le monde et non un petit nombre. Elle est ce qu’elle est dans la mesure où l’on est capable de se l’appliquer soi-même ou de se faire l’appliquer quand on sait qu’on a dérouté. C’est là-même le bien et la vertu. Et ainsi, nul ne devrait avoir peur de mourir pour cette bonne cause.

Par ailleurs, Socrate va plus loin en prenant d’autres arts qui en eux-mêmes visent en

réalité l’agréable et non le bien, deux notions qui ont été d’ailleurs si bien élucidées. La rhétorique est donc un discours vide qui n’aura plus aucun sens lorsqu’on lui aura arraché le plaisir qu’il procure, alors que tout devrait participer à rendre l’homme meilleur, à édifier. Le bien-fondé d’une telle action est relaté dans le mythe eschatologique que Socrate raconte pour clore le dialogue ; ce mythe traitant du jugement après la mort où chaque âme devra répondre de sa vie sur terre.

Donald OLIYIDE, Philo II

 

CHEMIN DE SAINTETE

Amis lecteurs et fidèles compagnons sur le chemin de la sainteté, paix et bonheur à vous dans l’amour. Après nos vacances relativement reposantes, « la Voix de Saint Paul » nous offre au début de cette nouvelle année académique, l’occasion d’aller de façon particulière à la découverte du thème de la justice. Traditionnellement vue comme un sentiment visant l’équité, la justice est une vertu cardinale, qui est perçue comme le fait de donner à chacun ce qui lui est dû ; « unicuique suum » en toute légalité. Selon le Catéchisme de l’Eglise Catholique, la justifie est définie comme « la vertu morale qui consiste dans la constance et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû ». [5]  La justice fait donc appel à un équilibre de vie pour tendre vers une existence parfaite. Car elle invite à une intégrité et à une pureté de vie qui seules peuvent mener nos pas vers la sainteté où nous pourrons vivre en présence du Juste par excellence.

Dans la Sainte Ecriture, la justice est un thème équivalant à celui de la vie parfaite.

Elle, est l’élément de base pour aller vers le Saint des Saints. Le psalmiste dit dans ce sens « les justes possèderont la terre et toujours l’habiteront » (Psaume 36 ; 29). Mieux, c’est grâce à la justice que l’homme peut se tenir en présence du Seigneur dans sa Sainte demeure. Du fait, la justice devient et reste indissociable de la notion de la sainteté. Voilà pourquoi l’auteur des béatitudes dit lui-même : « heureux ceux qui ont faim et soif de la justice ; car ils seront rassasiés. »  (Mathieu 5 ; 6). Oui, ils seront rassasiés de la vie de justice puisqu’elle vient de

Dieu et permet de vivre en harmonie avec Lui et le prochain. Ils seront rassasiés de l’amour de Dieu car Lui-même sera leur part.

Ce thème est si cher à la chrétienté que dans toute la tradition de l’Eglise, l’invitation à la justice a été et est de tous les temps et de toutes les époques. Car dans sa mission d’aider ses enfants à atteindre la sainteté, l’Eglise les invite à une culture de la justice qui puisse nous rapprocher de Dieu et être facteur de paix dans la société. Partant, la justice est donc un chemin pour tendre vers la sainteté qui est l’ultime but de tout chrétien.

Elle nous permet de développer une relation d’intimité avec le transcendant en nous aidant à lui rendre le culte qui lui est dû, et comme il se doit, puisque Lui-même Est Juste.  Plus encore, elle est la vertu du droit qui cherche en tout point et en toutes circonstances à établir une égalité entre les hommes en société. Par la pratique de la justice le chrétien manifeste non seulement son humanité mais encore son appartenance au Christ en tout lieu.

Le Pape François dira qu’elle est la vertu sociale par excellence[6].  Elle est donc une vertu au service de l’harmonie sociale qui doit exister entre les hommes. C’est cette harmonie que nous devons chercher entre Dieu et nous et entre nos frères et sœurs en humanité. Et c’est bien ce qu’ont fait ces nombreux saints en cherchant dans la simplicité de leur vie à mener une existence pour la justice et par la justice. Nous aussi, nous pouvons nous mettre à leur école. Ainsi, il convient pour nous de vivre pleinement de notre identité de chrétien. Car être chrétien, c’est être juste. Il convient aussi de chercher l’harmonie et l’équité en tout lieu. De vivre avec nos frères et sœurs en humanité un équilibre dans les relations qui nous lient. Car être saint, c’est vivre dans la justice de Celui qui est Lui-même Juste. Sans cela nous pouvons dire qu’il est impossible de prétendre vouloir tendre vers une vie de sainteté sans une pratique assidue et continue de la vertu de la justice qui nous met en relation avec le prochain qui devient pour nous, le chemin d’aller à Dieu. Que Saint Yves intercède pour nous, afin que puissions mener cette année, une vie de justice.

Kponjésu TANKPINOU, Philo III

Le saviez-vous ?

Une langue, plus qu’un instrument de harangue, devient un outil d’exceptionnelle importance pour qui, de ses mots connaît les sens. Qui en cultive la beauté récolte deux fleurs : finesse dans l’oralité et prestance dans l’élocution. Nous joignons notre part à ce dessein en vous indiquant, ici, l’expression française suivante, connue de tous à n’en point douter, mais que nous n’avons nulle gêne à vous reproposer.

PRENDRE EN GRIPPE QUELQU’UN OU QUELQUE CHOSE : refuser sa sympathie à quelqu’un ou à quelque chose, manifester de l’animosité à son égard.

E.g. : Il possédait aussi, en France, une maîtresse, à qui, la nuit de ses retours, il racontait ses inspections, pour l’éblouir un peu et se faire aimer, mais qui justement le prenait en grippe.[7]

Miguel ADJAHLIN, Philo II

 Enigme

En étant cassé, je suis plus utile que quand je ne le suis pas.

Qui suis-je ?

Romaric AVIANSOU, Philo III

Quand la souris riait !

Deux chasseurs se promènent dans la forêt, et l’un d’eux s’effondre soudainement. Il ne semble pas respirer. L’autre chasseur sort son téléphone et appelle les services d’urgence. « Mon ami est mort ! Qu’est-ce que je peux faire ? », dit-il. « Calmez-vous, je vais vous aider.

Nous devons d’abord être sûrs qu’il est mort », répond l’opérateur. Après un court silence, on entend un coup de feu. Le chasseur reprend le téléphone. « Ok, et maintenant ? »

Romaric AVIANSOU, Philo III

 

                                                                                      

[1] J. RUSS, Dictionnaire de philosophie, Bordas, Paris 2013, p. 155.

[2] B. SPINOZA, Traité théologico-politique, chap 16, in Œuvres de Spinoza (2), Garnier Flammarion, p. 269 in Dictionnaire de philosophie, Bordas, Paris 2013, p. 156.

[3] Oblates Catéchistes Petites Servantes des Pauvres

[4] Cf. PLATON, La République, Gallimard, Collection Folio-Essais, 1993.

[5] Catéchisme de l’Eglise Catholique No 1807

[6] Pape François, Audience générale du mercredi 03 avril 2024

[7] A. de SAINT-EXUPÉRY, Vol de Nuit, Gallimard, Paris 1969, p. 54.

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