Deuxième communication / Journée de réflexion sur le Vodun 2025

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Résumé de la deuxième communication présentée par Mgr Barthélemy ADOUKONOU

A l’entame de son allocution, Monseigneur a su notifier qu’il s’agira en filigrane pour lui d’amorcer l’historique de la rencontre christianisme-vodun au daxomè.

En effet, si le christianisme est une religion exogène qui vient s’incruster dans le giron spirituel et culturel du Noir que constitue le vodun, il urge de redécouvrir son essence véritable car :  « Min wè non ylor dor vodun bè non yin vodun ». Une telle perception de la réalité vodun s’offre comme  culte rendu aux souvenirs les plus chers, mémorial dans l’ordre de la création tandis que  le christianisme est perçu comme mémorial de la rédemption. Toutes choses qui conduisent inéluctablement à l’analogie de vodun et du christianisme.  D’où l’urgence du rapport vodun-christianisme.

Ainsi, dans l’optique de cette quête analogique de l’inculturation, il est bienséant de recourir au contexte d’émergence de l’homme noir et de son émancipation qui a conduit au rejet des différentes atrocités infligées au Noir. C’est l’anéantissement et l’avilissement de l’homme noir qui constituent l’entorse et le vrai mal du christianisme. Traiter l’homme d’une telle manière est révélateur de sa propre nature par rapport à Dieu. Une religion qui combat l’homme noir en tant que phénomène humain est à combattre jusqu’aux extrémités. C’est pourquoi Aliou Diop, Ampâthé Bâ, Honorat Agbéssi réunis pour parler du vodun l’ont posé comme source de valeur de civilisation et d’humanisme. Il faut donc une rupture épistémologique afin de nommer les réalités africaines par des africains dans un discours africain. D’où l’émergence du penseur africain comme innovateur sémantique. Comment conjuguer le penseur occidental et celui africain ? C’est dans une telle dynamique que Jean-Aliou Diop, après son baptême a mené le vrai combat du rétablissement de l’homme noir. C’est d’ailleurs lui qui a mené le premier congrès pour contester les postures avilissantes à l’égard de l’homme noir qui a influencé Gaudium et spes du vatican II. Car longtemps,  on lui -l’homme noir- a renié la culture et l’humanité. Alors que la culture n’est ni jaune, ni blanche, noire, elle est  un fait d’homme.

Par ailleurs, il y avait également une présence réelle de la raison au cœur des réalités africaines. D’où le problème de l’inculturation comme rencontre de ce qui est meilleur des deux côtés. Le vodun c’est le nun man non won. Mais il y a  au cœur du vodun des pratiques magico-sorcières comme le tour de l’arbre pour une destination inconnue. La porte du non-retour est le symbole qui consiste à faire du prochain un souvenir mémorial, pour garder la maison, l’enfant : passage de la souffrance à l’accomplissement. D’où le  Vodun comme Mémoire vivante.

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