HOMELIE DE LA SOLENNITE DU CHRIST-ROI DE L’UNIVERS 2020

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Père Grégoire Sylvestre GAINSI
Bonjour chers frères et sœurs. J’espère que vous allez bien. Je vous souhaite une très belle fête du Christ-Roi. Je souhaite que cette fête soit une belle fête. Cette fête est la dernière de l’année liturgique, comme si c’est le sommet de tout l’ensemble de ce que nous avons célébré, entendu depuis le début de l’année, premier dimanche de l’avent. Refaisons un peu le tour. Jésus a annoncé par des paroles le royaume où il nous a présenté le roi sous diverses images. Le roi que nous célébrons a été présenté comme un semeur, celui qui est sorti et qui a semé, sans faire différence de terre ; c’est-à-dire le roi qui donne fécondité, possibilité de fécondité à chaque terre que nous sommes. Nous avons aussi la parabole où le roi comme propriétaire invite à aller travailler dans son champ et il embauche parce qu’il a juste le souci que personne ne manque du travail, que personne ne manque ce qu’il faut pour manger et vivre au quotidien, le denier du jour. Et il a embauché. Ce roi, nous l’avons aussi vu dans des paraboles où il invite à la fête : allez sur les chemins, prenez tout le monde. C’est un roi qui prend tout le monde, qui donne à manger à tout le monde, il a souci de son peuple, de la joie de son peuple. La joie de Dieu, c’est la présence de l’Esprit-Saint. Voilà ce que ce roi a fait. Et enfin comme parabole, ce roi est le roi qui rassemble, qui nourrit et qui meurt pour son peuple. Et les trois textes d’aujourd’hui nous indiquent ce roi. La première lecture et le Psaume nous indiquent ce roi comme le roi pasteur, le roi berger ; le berger qui va à la recherche de la brebis perdue, qui ne laisse rien à la perte, un berger qui prend soin de la brebis malade, un berger qui prend aussi soin de la brebis grasse. Ce berger, ce bon pasteur, il va et il rassemble son troupeau, enseigne son troupeau et fait de ce troupeau un peuple avec un seul cœur et une seule âme. Voilà ce que ce roi pasteur a fait et il va jusque loin. Il est prêt à lutter contre les ennemis, contre les mercenaires en allant jusqu’à la mort. Il n’est donc pas le roi qui piétine son peuple, il n’est donc pas le roi qui va uniquement à la rencontre de son peuple quand les campagnes électorales s’approchent. Il est en campagne de nourriture, de bienfaisance et de bienfaits à chaque instant. Voilà le roi que nous avons, que nous célébrons et que la première lecture et le psaume chantent. Il est le roi qui organise le festin en dressant la table et nous l’avons vu, il a nourri sept mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. Voilà le roi que nous adorons. Et la deuxième lecture nous montre aussi ce roi qui s’est sacrifié pour son troupeau en devenant agneau immolé. La croix est le lieu de l’expression suprême de l’amour. De l’amour de ce roi pour chacun de nous. Qu’est ce qui donc motive ce roi ? Qu’est ce qui fait sa force ? C’est son amour pour chacun de nous. Vous comprenez donc pourquoi on commence le baptême par le signe de la croix ; c’est-à-dire que désormais, tu deviens membre de ceux qui ont fait option d’aimer. On te piétine tu aimes, on t’aime tu aimes, on te déteste tu aimes ; voilà ce que signifie être chrétien, être membre du peuple de ce roi. C’est le roi qui aime, c’est le roi amoureux. Dieu est un amoureux éternel. Vous êtes déjà tombé amoureux une fois n’est-ce pas ? Quand vous avez été amoureux, vous savez ce que ça signifie. Quand vous ne voyez pas l’autre vous ne dormez pas ; dans vos rêves, dans vos actes, partout, vous ne voyez que lui. Voilà Dieu ! Dieu est un amoureux de nous. Il nous voit. Il cherche à nous voir, à prendre soin de nous. Il cherche à nous donner son royaume, sa royauté. Mais l’évangile nous indique que ce roi aussi est un roi qui juge. Il y a un jugement. Mes chers amis, ce qui doit nous aider à vivre au mieux, c’est qu’il y aura un jugement. Et quand on parle de jugement, c’est qu’il y a eu un commencement et qu’il y aura une fin. Vous pouvez vous lever et dire que Dieu n’existe pas ou que vous êtes le puissant aujourd’hui, vous finirez par aller au jugement, parce que vous et moi avions commencé par une parole et nous finirons par une parole. La parole de début est : ‘’Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance’’. La première mission donnée à l’homme est : ‘’Ressemble à ton Dieu’’. Jésus est venu donc pour déployer sa royauté, pour montrer comment ce roi vit pour que nous aussi puissions observer et ne pas faire mentir la parole de Dieu au commencement, pour que nous devenions plus homme. Et la parole finale c’est ‘’venez les bénis de mon Père’’ qui en principe ne devrait pas aussi être ‘’allez-vous en loin de moi’’. Mais ça l’est parce qu’il y en aura toujours qui ne vont pas tenter de Lui ressembler. Il y aura donc mes frères un jugement. Cela doit nous faire peur, nous mobiliser. Et ce jugement sera basé sur quoi ? Il ne sera pas basé ni sur notre foi, ni sur notre vocation, ni sur notre titre ou notre état de prêtre, de religieux ou de laïc etc. Ce n’est pas sur ça que nous serons jugés. Nous serons jugés sur notre quotidien. Nous ne serons pas jugés sur notre extraordinaire, sur nos actes extraordinaires mais sur notre ordinaire, nos gestes ordinaires. Observez ce que le roi dresse : nourrir, vêtir, accueillir et visiter. Quatre verbes qui constituent notre quotidien. Nous sommes là pour nous accueillir l’un et l’autre. Nous sommes là et nous irons manger tout à l’heure. Nos vies sont rythmées par la nourriture. Voilà l’ordinaire sur lequel nous serons jugés. Jésus n’ira pas chercher autre chose. Comment vis-tu aujourd’hui ton quotidien ? As-tu nourri ton frère ? As-tu habillé ton frère ? As-tu donné ton cœur comme lieu d’accueil ? As-tu visité ? Voilà simplement ce sur quoi nous serons jugés. Rien d’extraordinaire. Mais qui sont ceux qui seront jugés ? Ils seront jugés en tant que qui ? Ils seront jugés en tant que frères et sœurs de Jésus. ‘’Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’’. Donc c’est une fraternité qui trouve sa puissance en Jésus-Christ. Jésus-Christ devient donc le frère de chacun. Si donc je suis convaincu que Jésus est en moi, c’est qu’il est en l’autre. Si donc vous voulez être prêtre disant que vous voulez vous consacrer à Jésus, consacrez-vous à vos frères. Consacre-toi à ton frère, donne-lui à manger, donne-lui la bonne parole, partage ton cœur, habille-le. Fais ce que tu peux faire pour que Jésus-Christ soit à l’aise et en paix en ton frère. Et là tu deviens humain. Si vous n’apprenez donc pas à être humain, cet homme accompli, c’est que vous faites mentir la première parole de Dieu ‘’faisons l’homme à notre image’’. Mais si je le fais en prenant soin de l’autre, j’entendrai Dieu me dire à la fin ‘’Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume’’ car nous aurons ressemblé à Jésus-Christ, nous aurons fait comme lui. Voilà, le jugement ne sera pas extraordinaire. C’est chaque jour. Que vas-tu faire alors cette semaine pour devenir plus homme ?

Exercice hebdomadaire
Ceux qui ont des repas en chambre, faites-les sortir et partagez sur votre table. Au moins une fois vous aurez nourri vos frères. Ceux qui ont des habits qu’ils ne portent plus, revoyez votre garde-robe, faites sortir, partagez ! Il faut tenter d’accueillir celui que j’attends le moins ou supporte le moins. Il y en a qui ont mis en cisaille des frères dans leurs cœurs, qu’ils ne voient plus et qu’ils ne veulent plus voir. Allez les voir, réconciliez-vous. Visite ton frère. Si tu le fais aujourd’hui, si tu le fais chaque jour de cette semaine, samedi prochain, sois sûr que tu entendras, dans le murmure de ton cœur Dieu te dire : ‘’Viens, béni de mon cœur.’’ Que Dieu nous aide à aller toujours plus loin afin de devenir l’homme que Dieu a voulu, le chrétien de chaque jour. Amen !

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