Homélie du 3è dimanche du temps ordinaire année liturgique C

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Homélie du 3è dimanche temps ordinaire de l’année liturgique C

1ère Lecture : Néhémie 8,2-4a.5-6.8-10

Psaume 18B

2è Lecture : 1 Corinthiens 12,12-30

Evangile : Luc 1,1-4 ; 4,14-21

« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue… ». Lc 4, 18

Bien-aimés du Seigneur, bonjour

Soyez les bienvenus à cette célébration eucharistique !

Nous célébrons aujourd’hui le troisième Dimanche du Temps Ordinaire de l’année C qui est aussi le Dimanche de la Parole de Dieu. En effet, depuis 2019, le pape François a institué le troisième dimanche du temps ordinaire comme Dimanche de la Parole de Dieu. Cette sixième édition a pour thème : « J’espère en ta parole ». Nous le savons, le Pape François a voulu placer 2025, année jubilaire, sous le signe de l’espérance pour aider les chrétiens que nous sommes à redécouvrir notre identité et notre mission de « Pèlerins d’espérance ». L’Église en ce jour, nous invite à redécouvrir la splendeur de la Parole de Dieu, sa saveur et son caractère indispensable pour tout homme.

Pour cette méditation, je voudrais à travers trois points relatifs à la Parole, parcourir l’évangile et les deux premières lectures.

Jésus comme Parole du Père

La Parole de Dieu comme miroir de notre vie

A Parole de Dieu comme unité d’action

Jésus : Parole du Père

Dans l’Évangile que nous venons d’entendre, Saint Luc nous relate le commencement du ministère public de Jésus. Ce dernier arrive dans la synagogue qui est le lieu par excellence de la prière et du sacrifice. Le passage qu’il prend est celui du prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres… » Lc 4, 18. Dans la synagogue, le peuple était habitué à voir le lecteur lire et expliquer la parole. Comme tous les lecteurs, Jésus lit le texte. Mais tout le reste ne se passe pas comme à l’ordinaire. Jésus referma le livre et s’assit. Pour tout juif, l’écoute implique tous les sens, mais plus que tous les autres, l’ouïe est en ligne de mire. Un détail, non moins important s’invite dans le texte : « Tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui ». L’organe le plus important dans l’écoute, avons-nous dit, ce sont les oreilles même si tout le corps est mobilisé. Mais quand la foule fixe Jésus, dans ce cas précis donc, la vue devient plus importante que l’ouïe. De fait, il s’opère un passage, voire un déplacement important. De la parole écoutée par le peuple, nous sommes passés à la parole lue par le peuple lui-même de ses propres yeux. Ce n’était plus dans le livre qu’il fallait lire, mais tous dans la synagogue désormais, lisaient la Parole dans le livre ouvert qui se trouvait devant eux : le Christ. Ainsi Jésus s’est manifesté comme la Parole du Père.

A la suite du Christ et par notre baptême, nous8 devenons nous-aussi des livres ouverts où tous ceux qui nous rencontrent pourront lire la Parole de Dieu. En nous, les gens veulent lire la loi suprême du Christ : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Ils veulent lire l’évangile de Marc, de Matthieu et autres. C’est à travers notre témoignage de vie que se lit la parole de Dieu à laquelle nous croyons. Mais comment nous sera-t-il possible d’être des livres ouverts sans nous mirer nous-mêmes dans la parole de Dieu. La première lecture de ce jour nous le montre clairement.

Parole de Dieu comme miroir de nos vies

Dans celle-ci donc, nous avons entendu le peuple pleurer après la longue lecture de la Parole de Dieu par le scribe Esdras. Nous pouvons le remarquer, le peuple fait le constat à partir de la Parole de Dieu qu’il est très éloigné des exigences du Seigneur. Il se rend compte que sa conduite n’est pas conforme à la Parole du Seigneur. Dans le miroir que représente la Parole de Dieu, le peuple reconnait sa double vie ; il pleure et s’engage à se conformer aux exigences de la parole de Dieu.

Frères et sœurs, la Parole de Dieu devrait être notre miroir, un miroir qui nous convainc que bien des fois, nous sommes en déphasage avec notre vie chrétienne, un miroir à partir duquel nous nous rendons compte, que nous menons souvent une double vie. Comme le peuple d’Israël, face au miroir de la parole de Dieu, nous sommes invités à reconnaître notre éloignement et surtout à prendre ainsi le chemin de la conformité de notre vie aux exigences de la Parole de Dieu. Cette parole qui devrait se manifester à travers notre vie ne peut que porter des fruits d’unité. Saint Paul, dans la deuxième lecture nous l’expose de façon lumineuse.

Parole de Dieu comme unité d’action

Cette lecture nous donne un exemple éloquent de l’un des fruits que produit la parole de Dieu dans la vie de tout chrétien et de toute communauté à savoir l’unité d’action. L’image est si belle :  « L’œil ne peut pas dire à la main, je n’ai pas besoin de toi ; la tête ne peut pas dire aux pieds, je n’ai pas besoin de vous ». Vivre donc de la parole de Dieu, c’est laisser chaque membre du corps exprimer ses capacités intrinsèques pour le bien de tout le corps. C’est la richesse d’un corps, la richesse d’une communauté que l’expression de la pleine capacité de chaque membre pour l’épanouissement de tous. Ainsi la bonté de notre action se mesurera à l’aune de l’intérêt qu’elle procure à toute la communauté et non à notre seule personne.

Chers frères et sœurs, qu’allons-nous demander au Seigneur en ce dimanche de la parole de Dieu ? Demandons-lui la grâce de nous mirer dans sa parole afin de disposer notre cœur à opérer les transformations nécessaires pour correspondre à cette parole.

 Père Rodrigue GBAGUIDI

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