Homélie du deuxième dimanche du temps de Carême Année C

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Dimanche 16 Mars 2025. Deuxième dimanche de Carême.

Bien chers Pères,

Chères religieuses,

Chers amis séminaristes,

Chers frères et sœurs venus faire Eglise avec nous en ce jour du Seigneur. En particulier, vous chers enfants des chorales des enfants du diocèse, réunis ici pour une journée de récollection. Votre présence ici en ce jour est bien significative.

Sans conteste, l’évangile qui vient d’être proclamé est celui de la Transfiguration mais je ne parlerai pas de Transfiguration, en tout cas pas directement. D’ailleurs une fête y est dédiée le 6 août de chaque année et offre, en son temps, l’occasion de l’approfondir. Il me suffira juste d’évoquer ici, en écho au thème de l’année jubilaire 2025 – pèlerins d’espérance –, que la Transfiguration se pose avant la passion du Christ comme une école ou même une éducatrice de l’espérance.

Mais laissons cela pour recueillir plutôt, en ce contexte du temps de carême, les enseignements que nous offrent les textes liturgiques, sur la prière un des piliers ce temps, à côté du jeûne et de l’aumône.

Chers frères et sœurs. Jésus « gravit la montagne pour prier » nous précise l’évangile ; il n’y va pas d’abord pour être transfiguré. Laissant de côté toutes ses autres occupations qu’on lui connaît, Jésus s’aménage un temps et un lieu pour s’adonner à la prière. Il nous indique ainsi la nécessité, pour prier, de nous mettre dans ces conditions qui nous soustraient aux brouhahas et à la distraction de notre vie quotidienne, pour nous centrer sur Dieu et lui seul en cherchant sa face comme le conseille le psaume responsorial. Cela n’est pas sans renvoyer à l’exhortation entendue le mercredi des cendres : « Quand tu pries va dans ta chambre, ferme la porte et prie ton père qui est là dans le secret ».

En prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, Jésus nous fournit deux indications ultérieures au sujet de la prière : d’une part le bienfait d’associer des gens à notre prière et non pas seulement de leur demander de prier pour nous, d’autre part la dimension communautaire de la prière. Comme nous le savons et l’expérimentons, la proximité spirituelle des autres est un précieux réconfort dans l’épreuve.

Cette dimension communautaire qui relie terre et Ciel, représenté par Pierre, Jean et Jacques d’un côté puis Moïse et Elie de l’autre, n’exclut nullement la prière personnelle puisque malgré qu’il les ait emmenés avec lui, Jésus prie in prima persona, c’est-à-dire en un dialogue personnel avec Dieu. Jésus doit parler seul à seul avec son Père. Ce qu’il éprouve n’est pas ce qu’éprouvent ses compagnons. Il ne peut donc pas leur demander seulement de prier pour lui. Il faut qu’ils prient avec lui afin de rentrer dans l’économie de sa prière à Lui.

Frères et sœurs ! Que la prière soit dialogue avec Dieu, la première lecture nous le réaffirme. Elle est un espace où Dieu communique et se communique : à Abraham qui échange avec lui, quasi familièrement, Dieu se révèle et révèle ses desseins et ses volontés. Il faut donc, lui prêter attention et ne pas nous contenter uniquement de ce que nous, nous avons à dire. Dans nos prières, nous devons apprendre aussi à nous mettre à l’écoute de Dieu afin de recevoir ses communications, ses volontés.

Enfin, la Transfiguration ne semble pas nécessairement liée à la prière. En effet, en d’autres circonstances Jésus a prié. A Gethsémani, il a prié avec extrême ferveur, sans qu’il y ait Transfiguration. Ainsi la prière n’appelle pas nécessairement l’expérience lumineuse de la Transfiguration. Par contre la Transfiguration appelle nécessairement la prière ; elle ne peut s’opérer sans prière. Ainsi se révèle l’importance de la prière en tout processus de transformation spirituelle. La conversion à laquelle nous sommes appelés en ce temps de carême, la participation à la gloire de Dieu à laquelle nous convie le mystère de la Passion-Mort-Résurrection ne peuvent advenir sans la prière comprise à la fois comme dialogue avec Dieu et actualisation des motions reçues dans ce cœur à cœur avec Lui.

Prions, frères et sœurs, en cette célébration, afin que Dieu nous fasse la grâce d’une piété qui lui plaise.

Père Aurel AVOCETIEN

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