PARUTION SPECIALE DE FIN D’ANNEE

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  EDITORIAL

 

HOMMAGE A PAULIN HOUNTONDJI

PENSER EN TEMPS DE CRISE, C’EST PENSER LA CRISE

          Chers amis, fidèles lecteurs de la Voix de Saint Paul, votre hebdomadaire à travers ce numéro spécial de fin d’année voudrait, avec vous, penser la crise que traverse notre monde actuel sous la houlette de Paulin Hountondji.  En effet, la journée d’étude organisée par le Grand Séminaire à son honneur a permis entre autres de nous intéresser aux questions critiques et assez épineuses de fondamentalisme qui aujourd’hui défraient la chronique. Après donc un regard sur la journée-dédicace à l’illustre penseur béninois, la présente parution vous propose un compte-rendu circonstancié de l’atelier de réflexion de l’IAJP/CO sur la thématique du fondamentalisme avant de vous présenter l’« éternel » conflit israélo-palestinien, pour finir par une méditation poétique sur la misère humaine.

                                                                                            Fructueuse lecture à vous !

Chams Modeste HEDJI, Philo II.

  LE REPORTAGE

  

 LE PROFESSEUR PAULIN HOUNTONDJI HONORÉ DANS SON DOMAINE

Au Grand Séminaire de Philosophie Saint Paul de Djimé, une journée a été dédiée Vendredi 28 Mai dernier au professeur Paulin Hountondji, patriarche du monde de la philosophie au Bénin et en Afrique. L’enjeu de la journée était d’étudier scrupuleusement la vie et l’œuvre du philosophe et penseur africain, dont la présence effective a honoré la journée d’hommage.

Célébrer et pérenniser le labeur d’un éminent acteur des travaux sur l’authenticité d’une philosophie africaine. Telle s’exprime la motivation profonde de cette journée d’études et qu’à juste titre, le recteur du séminaire, le père Grégoire Adouayi notifia encore au professeur à travers son mot d’accueil : « c’est autour de vous, grâce à vous que nous vivons cette journée de réflexion sur votre vie et tout l’héritage philosophique, tout l’héritage humain, spirituel, intellectuel, culturel et éthique que vous portez ».

Ce fut par l’entremise d’une plage culturelle relatant l’histoire de la philosophie antique que cette Journée reçut ses premières marques. Étaient présents, la population habituelle du séminaire, un parterre d’enseignants-chercheurs en philosophie, d’enseignants de philosophie, d’étudiants-séminaristes du CEPF (Centre d’Etude de Philosophie et de Franciscanisme) et bien d’autres amoureux de la chose philosophique.

La conférence inaugurale donnée par le père Roland Téchou sur « La philosophie, une aventure spirituelle : En quête de la posture théorique de Paulin Hountondji » ouvrit la brèche. A sa suite, plusieurs enseignants-chercheurs ont procédé à diverses communications. Au nombre de ces enseignants-chercheurs, il faut mentionner les pères Bernadin Boko, Aurel Avocétien, Jean Kinnoumè, Grégoire-Sylvestre Gainsi, Guy d’Oliveira, les professeurs Gad-Abel Dideh, Désiré Médégnon, Paul Christian Kiti et les sœurs Béatrice Agbo et Sidonie Zanmènou.

Tenue respectivement dans la durée d’un quart d’heure, chacune des 11 communications a constitué le catalogue des activités primordiales de la Journée Hountondji. Elles avaient entre autres pour thèmes Paulin Hountondji et l’art de conceptualiser comme condition d’avènement de la philosophie africaine, La question anthropologique dans la visée philosophique de Paulin Hountondji, de l’Homme à l’humain pour une Afrique renouvelée, Humanité, Religion et Société chez Paulin Hountondji, L’éthique africaine de la démocratie – Le cri de Paulin Hountondji pour l’intégrité sociale, L’éthique de la politique selon Paulin Hountondji, La dette impayée : Paulin Hountondji et le legs husserlien et bien d’autres thèmes encore.

La présence effective de l’homme, le penseur africain Paulin Hountondji lui-même a assaisonné cette journée d’hommage. Etant de la partie, il n’a pas éludé son allégresse d’être non seulement connu de son peuple mais aussi dans son pays « Je suis heureux, je suis vraiment touché d’être reconnu dans mon pays » a-t-il déclaré tout ému. L’évènement a reçu aussi l’estampille de la présence de certaines personnalités. Il s’agit nommément de M. Maxime Okoundé, Secrétaire général de la société béninoise de philosophie et M. Allabi, Conseiller pédagogique de philosophie du Dr Hammed Mamadou.

Au rendez-vous de cette journée, se trouvaient aussi inscrites plusieurs animations culturelles dont deux poèmes sur la vie du professeur en Fongbe et en français.  Les séminaristes ont aussi présenté un court intermède du rythme Massè-Gohoun. L’objectif était d’opérer un retour aux sources ancestrales des descendants de la cité des Aïnonvis dont est issu le professeur Hountondji afin de le saluer et de l’honorer de sa culture.

Cette journée de réflexion a permis au penseur de l’authenticité de la philosophie africaine, le professeur Hountondji lui-même de souligner le sens strict d’une véritable philosophie africaine. « Tout ce que je voudrais dire par rapport à l’ethnophilosophie, c’est qu’il ne faut plus entendre par philosophie africaine un système de pensée implicite des Africains. Il faut simplement entendre par philosophie africaine, la philosophie faite par les Africains et les traces les plus visibles, les plus évidentes de cette activité philosophique qui existe en Afrique. C’est la littérature philosophique africaine et c’est cette littérature là qu’il faut s’approprier », a-t-il notifié dans ses propos.

S’est tenu dans la suite un espace de réponses aux questions des participants par le professeur Hountondji. S’en est immédiatement suivi le fil rouge de cette journée d’hommage. Il a été présenté par la sœur Sidonie Zanmènou, la modératrice de la Journée Hountondji. Après quoi, la journée connut son épilogue avec la prière dite en reconnaissance à Dieu par le recteur du séminaire, le père Grégoire Adouayi.

TIKO Freddy, Philo I

 

 ATELIER DE REFLEXION ET DE FORMATION DE L’IAJP/CO

EN COLLABORATION AVEC LA FONDATION KONRAD ADENAUER ET L’UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

La journée du vendredi 21 mai 2021 a été singulièrement marquée par la sixième édition de l’atelier de réflexion et de formation que l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) organise en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer et l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Conviés au Chant d’oiseau à Cotonou dans le cadre de cette activité annuelle, cent trente-sept (137) étudiants de l’université du Bénin en ses structures publiques et privées ainsi que des membres de diverses associations de jeunesse et des personnes ressources ont répondu présents à l’appel à réfléchir sur le thème : « La rationalité promue à l’université face au défi de l’endoctrinement et du fondamentalisme ». Ce thème, d’emblée, il faut le remarquer, s’inscrit dans la perspective de la thématique générale de l’année 2021 : « Les Droits de l’Homme : chemin d’humanité ».

Après l’installation du présidium de cette journée, composé du Père Colbert GOUDJINOU, Directeur de l’IAJP/CO, de Monsieur Mounirou TCHACONDOH, représentant la Fondation Konrad Adenauer, du Professeur Maxime da CRUZ, Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi et du Père Anicet AHOUMENOU, représentant Mgr Aristide GONSALLO, évêque de Porto-Novo et en charge de la Commission Justice et Paix au sein de la Conférence Episcopale au Bénin, il est revenu au Père Roland TECHOU, formateur au Grand Séminaire Saint Paul de Djimè de conduire la prière introductive.  Après l’ouverture de l’atelier, deux communications ont constitué la clé de voûte aux réflexions sur le thème en débat.

Communication 1 : « La vie intellectuelle, une voie de rationalité pétrie d’humanité »

Cette communication a été assurée par le Père Guillaume CHOGOLOU, Enseignant-chercheur en Sciences de l’Education, Directeur du Cycle Préparatoire Père Aupiais. Il commença sa communication par une phrase inauguratrice qui annonce le ton de sa réflexion : « La vie intellectuelle est nourrie par l’activité intense de la quête du savoir pour dompter la vie réelle ». Pour lui, l’université, lieu de haute rationalité, doit harmonier raison et humanité qui sont deux entités intrinsèquement liées pour désigner l’être humain. En tant que haut lieu d’éducation, de culture et de science, l’université a pour mission de communiquer, de permettre à l’apprenant de prendre conscience de ce qu’il est, c’est-à-dire un être humain à la fois raisonnable, rationnel et relationnel. Et comme il n’y a de raison que raison humaine, tout savoir doit déboucher non seulement sur le savoir-faire mais aussi sur le savoir-être.

Organisée selon un plan tripartite, la réflexion du Père CHOGOLOU nous a d’abord conduits sur les sentiers de la vie intellectuelle comme production de la formation universitaire. Il montre à ce niveau que nos universités se sont laissé absorber par leur vocation subsidiaire : délivrer des diplômes, des parchemins, … C’est pourquoi il en appelle à la reconquête du primat de la rationalité ; rationalité qui invite l’université à former des hommes et non à remplir des amphithéâtres. Plus que des érudits, les études universitaires ont à « fabriquer » des intellectuels avisés. Car aucune science n’est d’emblée incompatible avec le réel. L’université devra, pour cela, harmoniser sa dimension utilitariste (diplômes, grades…) et sa dimension émancipatrice, pour que le diplôme devienne vraiment un « kun dé wema »[1], une preuve de la bonne pratique, du bon témoignage. Ainsi, l’université pourra former non seulement des hommes savants, sachants mais aussi et surtout sages.

En un deuxième moment, le Communicateur a montré que la rationalité est un chemin d’humanité, un lieu d’épanouissement. Puisque la raison constitue le propre et la différence ontologique de l’homme, il doit pouvoir, en en faisant usage, faire preuve d’humanité. La raison doit aider l’homme à s’élever vers l’absolu sans être l’absolu. Elle doit pouvoir intégrer la fragilité humaine comme raison d’être et rester tout ouverte aux autres. Car l’activité intellectuelle ne peut se faire en vase-clos. Pour être efficiente, la rationalité ne se développe qu’au sein d’une communauté. Elle nous rend donc plus sociaux et donc humains. Tous les progrès techniques, doivent être quant à eux, fruit d’un progrès rationnel mais aussi relationnel, communicationnel.

En un troisième moment, le Père CHOGOLOU présente les implications des intellectuels universitaires dans l’histoire de la sécurisation, de la paix dans le monde et rappelle quelques défis qui sont nôtres aujourd’hui. A l’issue des évènements graves au 20ème siècle (guerres, violences…), les intellectuels ont travaillé à l’avènement de la paix à travers, entre autres, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 1948. En Afrique aujourd’hui, le retour de l’autoritarisme, du fondamentalisme, de l’extrémisme, du pouvoir qui étouffe la parole nous met en face d’importants défis. Une seule issue s’impose : la voie royale de la rationalité mais une rationalité pétrie d’humanité.

       Communication 2 : « Comment déjouer le fondamentalisme ?                           

Présentée par le Professeur Eustache ADANHOUME, Maître de Conférences en Ethique, Enseignant-Chercheur en Philosophie à l’UAC, cette communication a le mérite de nous faire progresser dans la réflexion. Après avoir exprimé ses sentiments de gratitude à l’endroit des organisateurs de cet atelier, il notifie qu’il a dû réécrire l’intitulé pour mettre fondamentalisme au pluriel car pour lui, il s’agit de déjouer les fondamentalismes. En ce sens, il fait remarquer que le fait fondamentaliste n’est pas un fait univoque. Il s’agit d’un phénomène qui se décline au pluriel. Son essence est certes religieuse et spécifiquement protestante mais il étend ses tentacules en dehors des religions dites monothéistes.

Pour une religion dite monothéiste, le fondamentalisme est toute tendance à focaliser la religiosité sur ce qui est considéré comme fondamental. Les fondamentalistes s’opposent au pluralisme, au relativisme religieux. Ce sous-bassement religieux nous aide à comprendre l’esprit des autres formes de fondamentalisme. S’inscrivant dans la même logique de l’intolérance, du refus de dialogue, tous les fondamentalismes ont une matrice similaire : ils considèrent leurs interlocuteurs comme des incarnations du mal à abattre. Les fondamentalistes réfutent toute idée d’inconnu et rejettent dans l’hérésie ceux qui fondent leur raisonnement sur le doute. Le fondamentalisme peut être moral, écologique, politique, … Par ailleurs, la sécularisation du judéo-chrétien par l’idéalisme allemand du point de vue métaphysique, moral et politique, a constitué une solution au fondamentalisme religieux. Car avec le mouvement historique de mondanisation du christianisme, on a assisté à sa rationalisation par l’idéalisme allemand.

Le Professeur, par la suite, a fait l’aveu de la difficulté à sortir des fondamentalismes. L’homme croit détenir la vérité ; c’est pourquoi il est difficile de discuter avec le fondamentaliste. Sortir du fondamentalisme est bien possible, mais c’est est une entreprise de longue haleine. L’intelligence universitaire ne devra point désespérer mais doit travailler à, tout au moins, amenuiser le fondamentalisme à travers l’éducation aux valeurs, le dialogue.          Suite aux deux communications et débats, le panel a été un moment d’approfondissement et d’élargissement des horizons. Il a porté sur le thème : « Mettre à l’honneur des valeurs d’humanité, un frein aux fondamentalismes de tout genre ». Pour aider davantage à pénétrer l’intelligence du sujet, trois personnes ressources ont été invitées à partager leur expérience et à animer les débats :

  • Panéliste 1 : Paulin HOUNTONDJI, Philosophe, Professeur émérite aux Universités nationales du Bénin.
  • Panéliste 2 : Madame Maryse AHANHANZO GLELE, Juriste et Coordonnatrice nationale de WANEP-Bénin, le Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix.
  • Panéliste 3 : Père Colbert GOUDJINOU, Directeur de l’IAJP/CO. Précisons que le panéliste initial était le Père Théophile AKOHA, théologien, éthicien, enseignant-chercheur et Vice-président de l’Institut Pontifical Jean-Paul II. Le support de son intervention a été transmis à bonne date au comité d’organisation mais il n’a pu se rendre à temps à la rencontre, pour raison d’urgence de dernière minute.

Le Professeur Paulin HOUNTONDJI pose les prémisses de la réflexion. Il montre que le fondamentaliste est quelqu’un qui s’accroche à un absolu, sans humour, sans la moindre distance critique. Le contraire serait l’éclectisme, entendu comme absence totale de principes. Le Professeur pense que le fondamentalisme vaut mieux que l’absence de principes. Mais le fondamentaliste devra relativiser son absolu pour tenir compte des autres. Car le véritable absolu n’est jamais donné. Il est encore toujours à chercher.

Le Professeur fait remarquer judicieusement que tout ce qu’on a fait au nom de Dieu est énorme. Au nom de Dieu, il est arrivé qu’on fasse d’excellentes choses comme de très vilaines choses. Au nom de Dieu, il est arrivé qu’on tue, qu’on massacre des innocents, des gens qui n’avaient absolument rien à voir avec la foi, la juste cause que l’on prétend défendre. C’est pour cette raison qu’il pense qu’il est extrêmement urgent de « moraliser Dieu », c’est-à-dire simplement de moraliser l’usage qu’on fait de Dieu. Car un athée vertueux vaut infiniment mieux qu’un dévot immoral. Pour le Professeur, il ne faut pas mêler Dieu à tout ce qui nous arrive. Si nous voulons nous entendre au-delà des différences, c’est qu’il nous faut nous regarder en face en tant qu’êtres humains et nous parler. C’est, selon lui, la condition d’un vivre-ensemble humain.

Le Père Colbert GOUDJINOU a montré, quant à lui, que le fondamentaliste est celui qui confond la force de la conviction avec la conviction imposée par la force. Et le fondamentalisme est un danger qui nous guette tous. Mais il nous faut nous ouvrir aux autres car le rapport à la vérité ne peut être qu’un rapport à l’humilité. La vérité étant le « nugbo »[2], ce qui est plus grand ; ce qui nous dépasse, elle ne peut donc être, d’un seul point de vue, totalement appréhendée.

C’est pourquoi il importe au plus haut point de prendre en compte le point de vue de l’autre, de cultiver la sensibilité à l’autre, une sensibilité capable d’hospitalité, une sensibilité capable de s’émouvoir face à l’horreur. Le sens de l’autre devrait nous porter à défendre la fragilité, car l’humanité est aussi cette capacité de compassion et d’empathie. C’est ainsi que nous ouvrirons des chemins d’espérance pour un vivre-ensemble harmonieux qui exclut fondamentalisme et endoctrinement.

Pour Madame Maryse AHANHANZO GLELE, le fondamentalisme est d’abord la prise en compte littérale des éléments de croyance. Selon Saint Jean-Paul II, le fondamentalisme pourrait se définir comme l’hypertrophie de la foi. En effet, dans le préambule de la lettre encyclique Fides et Ratio, il explique, dans une métaphore, que la foi et la raison sont les deux ailes indispensables au vol d’un oiseau, d’un avion. Si l’aile de la foi s’hypertrophie et dévore la raison, l’oiseau périclitera, l’avion s’écrasera : voilà la définition du fondamentalisme. Si l’hypertrophie de l’aile de la raison avale la foi, nous sommes sur le terrain du laïcisme et, dans ce cas aussi, l’oiseau périclitera, l’avion s’écrasera.

En définitive, ce sixième rendez-vous de partage de connaissances et de réflexion a connu la participation effective d’étudiants, de jeunes et de personnes ressources venus d’horizons différents. On peut inférer que le thème qui a fait l’objet de cet atelier est une préoccupation commune. Car il est d’une actualité pertinente et digne d’intérêt. Au regard de la qualité des réflexions qui ont meublé cette journée, on peut gager de la réussite de cette sixième édition de l’atelier annuel de l’Université. Puisse cette édition porter les fruits escomptés !

Chams Modeste HEDJI, Philo II.

 

SUR LES RUINES DE LA BANDE DE GAZA : QUE FAUT-IL COMPRENDRE DU CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN ?

“Le baril de poudre est en train de brûler, et il est prêt à exploser à tout moment”. C’est en ces termes que le face à face meurtrier entre l’Etat Hébreux et l’Autorité Palestine est expliqué par un haut responsable de l’armée israélienne.

En effet, le conflit israélo-palestinien a connu un nouvel épisode au début du mois de Mai. Cet épisode se veut être, l’une des escalades les plus meurtrières entre ces deux Etats en raison des différentes scènes de violences observées çà et là. C’est en fait un nouveau cycle de violence caractérisé par des milliers de victimes à majorité palestinienne. Pour comprendre les raisons ayant motivées la montée des tensions dans cette région du Proche-Orient, il convient de jeter un regard rétrospectif sur les origines du conflit.

Tout a commencé dans la soirée du 03 Mai 2021 à Jérusalem-Est, c’est-à-dire, la partie de Jérusalem sous contrôle israélien, où des violences ont éclaté suite à une série de manifestations organisées en soutien aux familles palestiniennes menacées d’éviction par les autorités israéliennes. De l’autre côté, toujours à Jérusalem-Est, des échauffourées ont été également observées sur l’esplanade des Mosquées. Alors que des dizaines de milliers de palestiniens musulmans s’étaient réunis à cet endroit pour l’une des prières conclusives du Ramadan, la police israélienne a prétexté des jets de projectiles par des palestiniens, pour répliquer par des grandes assourdissantes et des balles à caoutchouc.

En bref, la spirale des scènes de violences entre les deux états s’est progressivement cristallisée autour de deux raisons majeures : la menace d’éviction des palestiniens vivant dans des zones israéliennes, notamment ceux vivant dans le quartier Cheikh Jara à Jérusalem, et les heurts entre quelques palestiniens et les forces de l’ordre israéliennes. C’est donc ce qui va motiver la démonstration de force entre le Hamas -un mouvement islamiste soutenu par l’Iran, la Turquie et autres, et qui contrôlent militairement et politiquement tout le territoire de la Bande de Gaza- et l’Etat Hébreux. Alors que le Hamas défie le système de défense israélien par des tirs réguliers de roquettes, l’Etat hébreux aussi s’attèle a fait autant de victimes que possible du côté palestinien par des bombardements aériens.

Au-delà de toutes ces considérations, notons que le conflit entre ces deux Etats, avaient toujours été compris comme ayant une allure religieuse, car Jérusalem, représente pour les Juifs et les Chrétiens, la ville Sainte, tandis qu’elle est pour les musulmans le troisième lieu saint de l’Islam.

Avec l’aide des Etats-Unis, l’ONU a fini par adopter une résolution de cessez-le-feu qu’elle a imposé Israël. Mais toujours est-il que malgré son entrée en vigueur, ce cessez-le-feu reste fragilisé. Les armes se taisent progressivement et plusieurs organismes humanitaires volent déjà au secours de Gaza où beaucoup de choses sont à reconstruire en raison des dommages occasionnés par les frappes et bombardements israéliens.

Elysé ATCHOKOSSI, Philo II

 Poème : Ma misère

Oh ma vie coule dans le vide

Presque de toute sa substance.

Elle, peu à peu, se dévide,

Elle perd de sa consistance.

 

Du matin au soir, je subis la faim.

Avec ardeur, elle me vibre sans fin.

Ma gorge serrée est tellement sèche ;

Elle désire sans cesse de l’eau fraiche.

 

Sous le soleil ardent,

Un feu incandescent,

Je rase la sueur de mon front,

Une sueur qui demeure sans fond.

 

C’est ma peine, je la porte ;

La souffrance que je colporte ;

Mon crêve-cœur que je transporte ;

Seule ma vie avec douleur l’emporte.

 

Mes yeux sont imbus de larmes ;

Moi le brave, le grand homme.

Devant cette épreuve qui me décime,

Je me retrouve sans aucune arme.

 

Personne des miens pour m’épauler ;

Mon avenir, personne pour le niveler ;

Crevé dans la boue, je suis écartelé.

Sans appui, je suis incapable de m’envoler.

 

De tout, je suis complètement dépourvu ;

Mes amis, mes meilleurs m’ont tous déçu.

La famille, qui avec liesse m’avait reçu,

De moi s’est écartée. La vie m’a déplu.

 

Elle est lourde ma plume,

Elle vous trace ici ma trame.

Tirez-y toujours votre maxime

Dans la vie, on se bat. C’est mon axiome.

Louis SEMASSA, Philo I

[1] En langue nationale fon, cela veut dire littéralement le papier qui témoigne.

[2] En langue fon.

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