Rapport de la Journée de réflexion sur la mission-Le fil rouge

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« Allez, de toutes les nations faites des disciples. », Mt28, 19

C’est le mandat du Maître, mais aussi l’énergie qui a alimenté jusqu’à notre ère la mission des disciples. Pour toute probité, la subsistance de l’Eglise reste tributaire de cette force missionnaire dont il faut, pour un relai évident et efficace, comprendre les fondements, le déploiement historique et les conditions d’une possible et réelle pérennisation.  Pour nous chrétiens, pasteurs ou pas encore, comment mener à satiété la tâche de l’évangélisation dans un monde de plus en plus immonde, empreint d’idéologies à la fois contrevenantes et concurrentes telles le sécularisme, l’athéisme et le néocolonialisme abruti ?

Honorable et prestigieux auditoire, c’est la substantielle problématique qui a mû les investigations réflexives à l’aune desquelles, la sagesse, au Philosophât de Djimè, a fait de la mission, son objet au cours de cette journée du mercredi 18 décembre 2019.

Il sonnait 8h. Le soleil menait déjà sa mission à elle, jetant ses premières lueurs dans les feuillages, quand cette grande salle devant abriter les réflexions sur la mission  fut peuplée. Le Rd. Père Cosme ADJOMALE, Directeur national des Œuvres Pontificales Missionnaires, après l’installation de son équipement, nous tourna vers la Source de la mission, Dieu, que nous avons bénie à travers le psaume missionnaire. C’est dans cette ferveur spirituelle que le Rd. Père Grégoire ADOUAYI, Recteur de ce discipolat s’invita au pupitre pour son mot d’accueil à l’adresse du Conférencier. Il exprima à ce dernier sa gratitude pour être venu nous instruire des subtilités  caractérisant la mission. A la faveur du silence de l’auditoire, s’ouvrit la journée avec l’allocution préambulaire du Rd. Père Aurel AVOCETIEN, Directeur des études dans notre maison de formation des missionnaires pour l’Eglise.  Son intervention  lui aura permis d’ébaucher la réflexion en posant les assises et en précisant les activités cognitives devant meubler notre journée. Sur l’humble invitation de l’impresario, le conférencier aborda la première conférence placée sous la thématique : Mission ad gentes dans la pastorale missionnaire. Usant d’une pédagogie magistrale et de projection diapositive, il s’évertua à une présentation plus ou moins détaillée de la pastorale missionnaire, sa nature et ses composantes et les moyens pour la promotion de la mission dans le monde.

Aux pieds de ses mots, la Pastorale missionnaire est l’ensemble des œuvres ecclésiales pour porter la foi aux non-croyants et l’entretenir dans les croyants. Elle se ramifie en trois composantes telles : la mission Ad Gentes qui remonte au Christ, l’attention pastorale et la nouvelle évangélisation. Parmi ces composantes, le conférencier s’arrêta sur la mission Ad gentes dont il esquissa la contribution scripturaire des Pères de l’Eglise à travers les documents conciliaires et pontificaux. C’est sur cette note que se retira le conférencier, laissant les esprits ruminer, murir et asseoir ces paroles de sages pendant une pause récréative. Cette dernière était nécessaire pour permettre aux esprits de se refaire pour davantage se câbler à la deuxième conférence assurée par la Sœur Micheline TOWANOU, Secrétaire nationale aux services des O.P.M.

A l’exorde de son exposé thématisé : Œuvres Pontificales Missionnaires et OPM-Bénin, la conférencière planta le décor par une montée idéelle sur l’arbre des O.P.M. et une immersion à nouveau fraîche dans l’esprit missionnaire avec l’hymne à la mission de l’équipe Servi Dei du Bénin. Pour son exposé, notre conférencière partit d’une définition des O.P.M pour en venir à leur classification. On retient en synthèse que les O.P.M sont, non pas des mouvements susceptibles de mutation, mais des œuvres menées sous la haute responsabilité du Souverain pontife et qui visent à ranimer l’esprit missionnaire en tout baptisé.  Elles sont entre autres : les Œuvres Pontificales de la Propagation de la Foi, les Œuvres Pontificales de l’Enfance Missionnaire, les Œuvres de Saint Pierre Apôtre et l’Union Pontificale Missionnaire. Nous n’occultons pas la présentation du chapelet missionnaire et de la hiérarchie cléricale chargée des O.P.M, lesquelles présentations ont dû conclure l’intervention de la conférencière surprise de l’expiration du temps imparti à son exposé.

Le programme suivi son cours avec l’intervention du modérateur, le séminariste Giovanni HLOUAHOSSOU. Une récapitulation si concise fut donnée des deux conférences et déjà s’ouvrait l’instant débat. Les interrogations de l’auditoire permirent aux conférenciers de scruter plus amplement les arcanes des thèmes présentés. A l’issu de l’intervention de Maxime GUERRA, nous retenons désormais l’appellation « quête pour la mission » pour désigner les collectes de fonds en vue de la mission autrefois appelées « quêtes impérées ».

A ce stade, nous étions déjà à la fin de la matinée réflexive. Le soleil montant au zénith, laissait déjà les corps faibles et les esprits moins alertes. C’est alors que se dirigea la cohorte vers le Temple sacré pour d’abord nourrir l’âme avant de nourrir le corps. A l’Eucharistie présidée par le Rd. Père Cosme, nous pouvions noter, à l’aune de l’homélie, deux attitudes pour la fécondité de la mission : la confiance de Joseph et l’attention aux signes qui révèlent Dieu dans notre vie. Vont s’ensuivre le repas et le repos.

Ce repos qui n’était pas encore le repos éternel, la cloche en annonça la fin à 14h45 ; et les corps restaurés reprirent joyeusement le chemin de la pensée, envers et contre toute pesanteur. La prière introductive par Aurel SOKOUDA, premier coordonnateur du Comité d’Emulation de la Vie Intellectuelle, ouvrait ainsi les réflexions en panels. Il s’agissait notamment pour chaque groupe de penser la mission dans une vision anthropologique du ‘’devenir humain’’ à partir des textes reçus.  Les différents reportages et conclusions des groupes modérés par Jespers ZOUNMENOU, ainsi que les contributions on ne peut plus éloquentes et pertinentes du Père Grégoire-Sylvestre GAINSI dans l’instant débat, laisse appréhender la mission non seulement comme une œuvre d’évangélisation et un projet d’humanisation, mais comme une œuvre de paix conduite par l’Esprit-Saint.  Partant, en face de l’athéisme, du sécularisme et d’autres obstacles à la mission, le missionnaire  gagnera à composer avec ses mouvements et y adaptant l’annonce de l’Evangile.

Chers tous, s’il est vrai que la racine du mal africain consiste dans un défaut de penser, il n’en demeure pas moins vrai que toute pensée qui ne s’incarne serait inévitablement sans grande utilité. Au-delà de toute réflexion, de toute théorie et de toute approche, la mission reste une action. Ainsi, notre journée ne saurait honorer convenablement les diverses contributions si l’on n’entrevoit pas son effective incarnation dans les réalités de notre quotidien. Allons donc, sur les pas des saints Paul, Thomas d’Aquin, Jeanne d’Arc et François d’Assise, faire des disciples pour le Christ.

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