77e parution de la voix

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ÉDITORIAL

Chers amis lecteurs de la VSP merci pour votre fidélité à la lecture de cet hebdomadaire. La plume de nos rédacteurs est bien fine et c’est avec plaisir que vous lirez les beaux articles qui vous seront proposés. Sur la base des textes du dimanche passé, des réflexions tant théologiques que philosophiques ont été élaborées et en sont ressorties des pistes pouvant guider et orienter notre vie de foi. L’actualité est brûlante dans notre pays et ailleurs a pareillement été l’objet de belles analyses qui pourront vous ouvrir les yeux sur bien de réalités. Prenez du plaisir à notre lecture et que vive la Voix de Saint Paul.

 Jacque AKABATON

CHEMIN DE SAINTETE

   L’Amour de nos ennemis

Chers frères, bonjour.  

L’amour de nos ennemis s’avère de nos jours chose difficile, non seulement pour les non-croyants mais aussi pour nous chrétiens, qui plus est pour nous qui aspirons à la vie sacerdotale. Les textes du septième dimanche de l’année liturgique C nous en disent largement.

Le récit de David et de Saül qu’a présenté le premier livre de Samuel le dimanche fait écho à un fort message d’amour : David se refuse volontairement de porter la main sur Saül tombé entre ses mains. C’est non seulement une preuve d’amour du prochain, mais la crainte de Dieu. Cela nous fait prendre conscience de notre importance pour Dieu. Aussi devrions-nous comprendre que tout ce que nous faisons à l’homme touche intrinsèquement le Christ dans sa nature, lui qui s’est incarné dans la nature humaine. L’homme constitue alors un chemin pour atteindre le Christ. Aimer l’ennemi, c’est avoir la possibilité de lui rendre le mal pour le mal et s’en abstenir ; aimer l’ennemi, c’est porter sur lui un regard divin ; aimer l’ennemi, c’est lui faire découvrir la valeur de l’homme ; aimer l’ennemi, c’est le sauver des tribulations et des péripéties de la vie tout en oubliant le différend qu’il y a entre vous. Nous devons nous réguler sur l’image Christique, car Lui « Il est tendresse, lent à la colère et plein d’amour, Il n’agit pas envers l’homme selon ses fautes, Il ne lui rend pas selon ses fautes » (Ps 102, 3). Ainsi, cherchant à faire la volonté du Père, nous devons voir en notre prochain, voire en l’ennemi, le Christ agissant en lui, le Christ vivant en lui. « Ne nous laissons pas vaincre par le mal soyons vainqueurs du mal par le bien. » (Rm 12, 21). L’Evangile vient à juste titre confirmer cela : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient ». (Lc 6, 27). Nous comprenons alors que notre devoir est de faire l’action contraire des ennemis à notre endroit. Car, nous sommes appelés à être artisans indéfectibles de paix.

Pour aboutir à cette fin nous n’avons qu’à nous exercer à pratiquer ce que nous enseigne notre Mère dans La  prière du temps présent  : « Quand domine la haine, que nous annoncions l’amour ; quand blesse l’offense, que nous offrions le pardon ; quand sévit la discorde, que nous bâtissions la paix ; quand s’installe l’erreur, que nous proclamions la vérité ; quand paralyse le doute, que nous réveillions la foi ; quand pèse la détresse, que nous ranimions l’espérance ; quand s’épaississe les ténèbres, que nous apportions la lumière ; quand règne la tristesse, que nous libérions la joie ». (Intercession du Samedi II Matin). Puisse le Seigneur nous y aider. Amen !!!       

Eusèbe-Mérin GBAGUIDI

PLUME SACREE

Ne le tue pas !

Il a beau à ta destinée tenter de nuire

Te tendant des pièges toutes les nuits

Ce serait là-même un échec de ta part

Comme un assassin, tu seras alors pris

De cette imputation, tu payeras le prix

Ne fais jamais ce que toi-même détestes

Même vexé. Ce serait un faux prétexte

Homme ! Toutes tes adversités, accepte

Réagir, tu ferais un règlement de compte

Laisse juger celui qui en a à jamais droit

Lui seul est capable des verdicts adroits

Aimer ton ennemi, voilà ton vrai devoir

C’est très paradoxal mais tu dois le savoir

Là consiste pour un bon homme la vertu

Capacité d’agir en transcendant la nature

Ravise-toi donc de tuer tes adversaires

Ils t’incitent de fait à toujours bien faire

Ce que de droit. A accomplir ta destinée

Un ennemi si tu en as, alors tu es fortuné

 

Alexis CODJO

PAROLE EN LIBERTE

SCANDALE SEXUEL EN L’EGLISE

HOMOSEXUALITE ET PEDOPHILIE : DEUX GANGRENES AU CŒUR DE L’ÉGLISE

Emportée depuis un certain temps par un tourbillon infernal, l’Église Catholique Romaine est en proie aux deux majeures gangrènes qui tourmentent sans cesse ses dignitaires. Ces derniers, accusés soit d’homosexualité soit de pédophilie, sont souvent dénoncés et mis à la disposition des autorités compétentes en matière de la gestion des crimes contre la dignité humaine pour recevoir les instructions convenables aux charges qui sont retenues contre eux. C’est ce qui justifie la parution de l’ouvrage Sodoma du journaliste et sociologue français Frédéric Martel le jeudi 21 février dernier, affirmant que « le Vatican abriterait l’une des plus grandes communautés homosexuelles au monde. » En y dénonçant l’hypocrisie du système ecclésiastique, il montre que cette dernière diabolise l’homosexualité alors qu’elle-même est en majorité homosexuelle. À une telle ignominie viendra s’ajouter la condamnation du père Robin Vadakkumchery (Prêtre catholique indien) à 20 ans de prison par le tribunal de l’État du Kerala, dans le sud de l’Inde, pour avoir violé et mis enceinte une mineure. De nombreux témoignages bouleversants tels : la destitution et le placement en détention du cardinal australien George Pell (ex-secrétaire pour l’Économie du Saint-Siège) pour avoir attenté à la pudeur de deux enfants de chœur à la sacristie en 1996 et en 1997 ; et les propos d’une jeune africaine en ces termes : « Depuis l’âge de 15ans, j’entretenais des relations sexuelles avec un prêtre. J’ai été enceinte trois fois, il m’a fait avorter trois fois » furent recueillis lors du Sommet sur la prévention de la pédophilie dans l’Église tenu à Rome du 21au 24 février 2019.

Comparant ces abus sexuels à « des sacrifices humains des rites païens qui ne doivent plus jamais être couverts », le pape François nous présente une Église bien malade dont il en prend la mesure de la situation en fixant des objectifs de sortie de crise.

Il est dès lors plus qu’urgent que chacun prenne ses responsabilités et agisse utilement pour combattre de manière universelle ces maux scandaleux en vue de réaffirmer l’Église notre Mère dans son nouveau cycle vertueux au service de la dignité humaine. C’est enfin une aubaine pour nous, futurs pasteurs, de voler au secours de la conscience des plus défavorisés, en l’occurrence nos sœurs les mineures, pour les aider à échapper à ces fléaux qui progressent de jour en jour en ces temps qui sont les nôtres. Nous ainsi avertis que plus rien ne se fait plus passé pour « passé ». Nous serons responsables de ce que nous avons fait de notre époque et nous en répondrons bon gré ou mal gré de nos actes. Veillons-y.  

Aimé BATA

QU’EN DIRE

L’ascension vers l’absolu.

        S’il est admissible que l’objectif assigné au politique dans le gouvernement de la cité est de contribuer au bonheur individuel, à la paix sociale, à la sécurité des citoyens, au vivre bien et au vivre ensemble des hommes de la collectivité, il est important que nous réfléchissions sur le genre de boussole susceptible de nous conduire à la réalisation de cet objectif.

        L’histoire nous renseigne que l’atmosphère sociétale dès les premières heures de l’humanité était régie par la loi de la jungle, c’est-à-dire l’état de nature dans la perspective rousseauiste. Mais très tôt, les limites d’une pareille société se sont avérées et l’on instaure désormais une nouvelle, qui sera pour sa part, fondée sur la loi de Talion dont le code deutéronomique est l’expression. Cependant l’avènement dans l’histoire du Verbe de Dieu donna lieu à un renversement sans précédent des catégories jusque-là usuelles. Le passage de la loi de Talion à la loi de la perfection devient dès lors l’exhortation la plus impressionnante et remarquable de sa doctrine. Cette dernière donne un écho favorable aux vertus du relativisme matériel, du détachement, de la charité et de la miséricorde, telles qu’exprimées dans l’évangile de ce dimanche. Si ces vertus sont assez fameuses dans leur praticabilité, elles peuvent être diluées dans l’observance de cette loi naturelle inscrite dans le cœur de tout homme : « Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. » Elle sera reprise autrement plus tard par Confucius dans ces ‘‘Entretiens’’ en ces termes, « la vertu parfaite consiste à juger les autres par soi-même, et à les traiter comme on désire être traité soi-même. » Cette loi se révèle donc comme la règle d’or dont le respect scrupuleux conduit inévitablement la politique à ses fins escomptées. 

Pour notre part, le retour à l’intersubjectivité bubérienne se dessine comme un canal d’accomplissement de notre être. Il faut voir dans l’autre, alter ego. « L’homme devient un je au contact du tu. » L’amour de l’autre devient donc l’ascension vers l’absolu.

Fresnel LATOUNDJI

 

HUMILITY IS CORRUPTED

     (in the contest of Africa)

There is an Akan adage that reads “sɛ ammfa adze ato bia ↄwↄdɛ oda a ofi tↄ” which literally translates “if you do not put the thing at its appropriate place, it falls.”  A virtue, if not well construed can be more depraved than a proper vice. Humility is one of the virtues mostly recommended and held in high esteem. Regrettably, the essence of it is often illy interpreted in our days especially in the realms of African culture. The sense of humility is obfuscated; it is usually reduced to the simplest expression “quietness” or “calmness”. In view of this we habitually consider people who are quiet, non-active and calm as more virtuous to the expulsion of those active, extrovert and jovial. This mentality is disadvantageously accruing to the potential reserve of especially children and young people. It is ruining immensely the creativity among individuals and suppresses the self-confidence in them. For the fear to be accused of being pompous and not humble, we pretentiously play under the ticket of humility by hiding our talents; failing to contribute and share our ideas and views where necessary. We underestimate ourselves indirectly on this ostensible excuse of humility. This is a mere self-humiliation, so to consider. It is even more worst in the case of children where the parents inculcate in them this ghastly notion of humility. It affects them psychologically and so develop in them the sentiment of inferior complex among their colleagues, remain in mediocrity, pettiness and do not realize in them their capabilities. For instance, a child was asked by his teacher why he did not perform well in exams getting low marks. He responded the teacher “my parent told me to be humble and simple”. Today we understand humility as doing little and leaving the rest. What will this lead the child to? He is always comfortable with the little performance without gearing to improve. Moreover, he grows up with it and become timid, afraid to take up certain responsibilities and so perturbing his human development. Humility suffers therefore from ideological crisis. We give it many imperfect approximations, impure essence as opposed to the actual and realistic facts of it.

Humility does not furnish us with timidity, fear, taciturnity, reservation etc. Humility is knowing who you are, your personality; acknowledging your capabilities and weaknesses, building up on your capabilities to strengthen your weaknesses. It is knowing your roles and playing them accordingly. Humility is not shirking your responsibilities and denying your merits. A true humility is the dare to accept one’s mistakes when confronted. It is not to remain silent when there is the need to talk, calm when you are to animate. Speak, play and share views where needed. Other than that we become antagonists of our own happiness and progress.  Never deny also the fact that humility opposes arrogance, pomposity and self-sufficiency. However, neglecting your duties, disdaining yourself, aloofness and not being active are not requisites to combat arrogance and pomposity; neither do they guarantee a remedy for self-sufficiency. Humility is an act in the sense of performing an action. It should be seen in our endeavours. Therefore, avoiding your responsibilities, concealing your potentials does not make you humble but it is in the exercise of them that shows your humility. For it is in acts that we see one’s true quality. Aristotle affirms(cf nicomachean ethics) that virtue is an activity that consist in human action and that it is from the attitudes, experiences that we appreciate the reality of things.   One cannot sit aloof and claim oneself a best footballer unless one goes to the field, applies one’s skills and be adjudged as such. I do not counteract silence and calmness because they are also in some instances good. We need sometimes silence in listening and calmness to control anger.  Nevertheless, they do not encompass all the sense of humility, humility goes beyond that. They should not constitute a hindrance to realizing in us our potentials, making us inactive, non-initiative and too introvert. They should be portrayed in our actions, in the exercise of our roles and responsibilities. It may sound paradoxical but it is a reality. we can be silent and calm in in our actions, it behoves the manner to do. A hungry person for example is a hungry person, he needs not to necessarily make noise, even if there is the possibility, before we know his condition. We can notice it from his action and look. Do not be too humble that you may consider yourself as nothing and think that others are better than you are. This is a humility in excess which is no more virtue. Virtue, once said by Aristotle, lies in a mean; neither too much nor too little. Too much of everything, we say, is bad.   Let us give humility its appropriate value under the condition of moderation and activeness.

 ANSAH Emmanuel

ET SI L’ON EN PARLAIT

Nul n’est au-dessus de la loi. Les derniers jours nous ont fait découvrir à travers l’actualité encore brûlante l’effectivité de cette assertion. Monsieur Modeste Toboula jadis Préfet du Littoral, zélé, ardent défenseur et exécuteur des prescriptions gouvernementales fut incarcéré suite à une mauvaise gestion de la chose publique. Malversation financière autour d’une acquisition domaniale publique. Tel était le chef d’accusation. Comme une trainée de poudre, cette nouvelle se répandit très rapidement eu égard au passé peu glorieux de ce désormais ex-préfet. Il est à rappeler que durant son bref parcours, il se fit remarquer surtout par la démolition des espaces attenantes aux voies et qui encombrait aussi la circulation. Son zèle le poussa notamment au marché Dantokpa où les moments de démolition étaient accompagnés d’un sadisme à peine voilé. C’est avec grande joie et réjouissance que le peuple apprit l’incarcération de l’un de ses despotes qui usait le pouvoir qui lui était confié avec machiavélisme et irrespect envers la dignité de l’homme. On pourrait ici se demander si les imprécations et malédictions jeté sur sa personne ont eu raison de lui. Quelle leçon tirer de cette situation humiliante ? Le pouvoir est-il éternel où l’homme éternel ? Quel usage juste et équitable du pouvoir en souvenance de plausibles changements pouvant advenir ? Herman NADOHOU et son œuvre sur la Mystique du chef nous porte à longuement réfléchir sur la conception du pouvoir en Afrique et plus particulièrement dans notre pays. Le pouvoir serait-il plus pour une imposition de soi aux autres ou vécu comme un service pour le peuple à qui l’on est attaché ? Nous ne pourrons laisser ici le citoyen qu’à sa propre conscience tout en espérant une réelle conversion de la pensée du chef et de son rôle pour l’épanouissement de tous.

Au terme de notre analyse nous voulons aussi poser un autre regard sur la situation en la situant dans son contexte. Nous nous demandons, et ce à juste titre, si cette désolidarisation n’est pas une manigance ou une recherche de côte de popularité vue l’échéance imminente des élections de législatives ? Ne serait-il pas qu’un pion sur l’échiquier pour le jeu politique ? Autant d’interrogations auxquelles on ne pourrait répondre n’étant pas dans le rouage politique ou dans la pensée des politiques actuels.

Elisée DAH

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