EDITORIAL
Cette semaine, deux événements majeurs marquent l’actualité de l’Eglise catholique. D’une part, toute la communauté chrétienne reste en communion de prières pour qu’advienne l’unité parfaite à laquelle Jésus conviait ses disciples avant de s’en aller : « qu’ils soient un » (Jn, 17, 21). Cette communion de prière s’oriente particulièrement cette année, vers la culture de la justice : « Tu rechercheras la justice, rien que la justice ». Et déjà elle prend corps au Panama où, d’autre part, les jeunes chrétiens du monde entier se rassemblent pour apprendre à dire oui comme Marie, à l’appel que Jésus lance à chacun d’eux. Nous restons en communion avec ces jeunes et avec toute l’Eglise universelle.
Jacque AKABATON, Philo III
ET SI ON EN PARLAIT
A QUI JE DONNE MON CŒUR ?
(Par Sœur Yvette Gwladys Anoumou, Assistée du père Roger Anoumou)
Faite d’analyses scientifiques profondes et d’expériences personnelles significatives, ainsi que de travaux pratiques passionnants, le but principal de la conférence de la Sœur Gwladys ANOUMOU, était de nous amener à réexaminer d’un nouvel œil notre affectivité à partir de nos propres forces sans pour autant les juger. La question étant de savoir comment de futurs prêtres peuvent vivre pleinement leur affectivité et donner tout leur cœur au Christ, la sœur Gwladys organise sa réflexion autour de quatre centres d’intérêt que sont :
- Les registres d’énergie
- Les forces
- Les formes de l’amour
- La perception des signes corporels et budget d’énergie.
Ainsi, trois registres d’énergies ont été présentés comme des tendances internes qui font partie de notre dynamisme et qui nous poussent à agir soit par des passages à l’acte, soit par décision. On peut donc distinguer d’abord l’énergie mobile qui caractérise celui qui agit sans engagement réel. Ensuite l’énergie liée revoir au registre des actions menées sous contrainte. Enfin nous avons le qui est le registre de la liberté et de la responsabilité dans les décisions. Ces trois registres constituent des chemins qui s’ouvrent devant chacun de nous et que nous devrons assumer grâce aux forces dont nous disposons en nous.
Les forces constituent le dynamisme interne de la personne et qui lui permettent de donner sens à sa vie. Nous reconnaissons avec Erikson, six sortes de forces : 1) il faut avoir et poursuivre des objectifs en lien avec nos choix de vie et qui s’ouvrent aux autres ; 2) l’espérance du temps qui est la capacité de gérer le temps en sachant vivre le délai ; 3) le vouloir consiste à savoir choisir et renier en même temps, ce qui se fait par le travail pascal et le discernement ; 4) la compétence qui est la maîtrise des moyens ; 5) la fidélité pour dépasser les obstacle et 6) l’amour qui récapitule tout. Mais, pouvoir canaliser notre affectivité par nos forces suppose un choix de vie claire, c’est-à-dire une certaine orientation du cœur. Car « l’affectivité suppose donc un cœur orienté, un cœur qui aime en lien avec ses valeur ».
La sœur Gwladys a alors exposé les formes d’amour. Ce sont l’amour de réciprocité qui fait régner la confiance, l’amour de gratuité ou amour de sollicitude, et enfin l’amour de sagesse qui consiste à aimer l’autre dans sa différence. On peut donc définir l’amour comme « une expérience où nous avons fait du bien à quelqu’un et que nous en sommes fier. » Aussi l’amour se reconnait-il au critère que voici : voir l’autre comme une personne et non comme un objet, faire passer le bien de l’autre avant le mien sans nuire à celui-ci et faire à l’autre ce que l’on aurait voulu pour soi. Mais une telle capacité suppose une formation préalable du cœur. Et on peut nourrir son cœur dans la Lectio Divina comme incarnation des Saintes Ecritures et intimité avec le Christ. Il est aussi conseillé de se faire un chez-soi agréable et chaleureux qui entretien en nous l’intimité avec le Christ. Il est urgent de connaitre les signes corporels et leur cause. Nos pulsions se réveillent souvent quand nous sommes fatigués ou frustrés. Quelles sont alors pour nous les premiers signes de fatigue ou de mécontentement ? Car les connaissant, nous pouvons les canaliser par plusieurs moyens. Les exercices de contraction et de décontraction des muscles permettent par exemple de faire des décharges motrices en lieu et place des décharges émotionnelles. Il en va de même pour la détente sensorielle et celle corporelle qui permettent une prise en charge corporelle plus souple comparativement au sport qui demande plus d’engagement en équipe. Il est aussi important de faire un budget d’énergie. C’est la capacité de planifier la dépense et le gain d’énergie intérieure. Le budget d’énergie diffère de la prise en charge corporelle en ce qu’il implique une anticipation sur les imprévus à partie de nos schèmes cognitifs et affectifs.
Retenons pour ne pas conclure qu’autant nous avons diverses tendances en nous, autant nous possédons des forces en nous. Celles-ci peuvent nous aider à conduire notre affectivité sur le chemin d’un amour épanouissant. A cet effet nous avons à connaitre les signes qui se dégagent de nous afin de prendre en charge notre corps et de planifier nos énergies. Le silence également se révèle comme un creuset de paix avec soi-même, avec les autres et avec Dieu. Or cette disposition du cœur reste en lien étroit avec les signes du corps qu’il convient d’apprendre à distinguer.
Christian FANOUDAN, Philo III
QU’EN DIRE ?
ET LA JOIE REVIENT !
S’il est vrai que la visite des roi-mages et le baptême du l’Enfant-Dieu forment les épiphanies du Roi-Messie, il n’en demeure pas moins vrai que le miracle à Cana n’en soit du reste. Dieu descend dans nos réalités existentielles en faisant apparaître sa gloire. La question ici est de savoir comment peut-on attirer le clin d’œil divin sur nos quotidiens ?
Les questions liées au bien-être ou au vivre bien, floritudes pour certains, ont été depuis la nuit des temps d’une importance majeure dans la perspective humaine mais beaucoup plus dans celle divine. Ce n’est donc pas anodin que la vie publique du Maitre débute par le miracle du vin auquel sera ajouté plus tard la multiplication du pain. Quand Marie intervient, la grâce advient et la joie revient.
En fait, le pain et le vin, besoins vitaux auxquels l’homme se sent instinctivement assujettis, ne peuvent être profondément assouvis que dans la mesure où l’homme fait de l’impératif marial, la mesure de son action. Dans le « faites tout ce qu’il vous dira » non seulement nous nous ouvrons à la gracieuse intercession de la Mère du Sauveur, mais aussi nous placions notre confiance sous l’étendard de ce Dieu puissant qui seul, saura combler nos besoins nécessaires au-delà de nos attentes. C’est d’autan ce qui fait même dire le maitre de la forêt noire que « être chrétien, c’est placer sa vie sous la seigneurie d’une autre vie, la vie du Christ. » Et la conséquence directe qui en résulte, poursuit-il « c’est de vivre désormais sa propre vie qu’à partir de la force qui jaillit de là. » Laissons donc libre court à l’ingérence de Dieu dans nos quotidiens pour qu’il les transfigure à la clarté de sa gloire. Et ce, grâce à l’exercice des vertus de l’obéissance et de l’abandon filial.
Hubert LATOUNDJI, Philo III
PAROLE EN LIBERTE
PHILOSOPHIE ES NOT ATHEISM
The common perception holds that philosophy denies God. The fact that I do not talk about something does not necessarily express my sincere dislike or rejection for it. I can know and talk of something and yet dislike it. One knows and can talk of death but hardly one wishes to die. Its approach may seem so agnostic notwithstanding this philosophy as a matter of pragmatism is more reverent. Man is composed of spirit and body and not only that pertains in the spiritual realms that escapes the comprehension of man. There are many things in the physical world that also beat sometimes human thought. God, in His goodness, has given man the wisdom to be able to reason and understand what revolves him. If we do not understand even the little things here below, how can we comprehend and appreciate therefore those of above ? The idea of God begins from the contemplation of the creation. Human existence can never elude philosophy for it is the possibility accorded to man by God to think and reason. It is such wisdom that enables man to know his world, to understand what pertains in it and to live compatibly with it. Philosophy, so to say, is not only to envision but also to invent thus putting into praxis the knowledge acquired.
Every human endeavour is an aspects of philosophy. Philosophy is not only a thing of academics; it is even more practical and daily assays that each an individual has experienced and continue to exhibit in life. A practical example: everybody has been astounded and troubled by a certain situation, has doubted something in life before and for that matter began to reason, question himself and finally arrived at a decision which helped calm his astonishment, doubt and perplexities; philosophy originate from these three sentiments of man: astonishment, doubt, and upheaval (cf. Karl Jaspers, intr. to philosophy). Besides every person has, at least, a vision of the world hence applies general philosophy. Philosophy is not against God as we often assert. Gone are the days in the era of the first philosophers (the pre-Socratics), where their ambition was to study the nature and find the first principle (the cause) of everything that exist, they became vividly convinced that all that exist including man himself was caused by another being this time round Supreme which cannot be demonstrated by a human intellect. Even though in their parlance (i.e way of speech) , they expressed this cause some as water, others undetermined, still others air or fire, they collectively retained their references to divinity, something eternal and infinite which are all qualities of God: St Thomas Aquinas proceeding from Aristotle who considers this first principle as <Primum Novens> the first motor, that which moves without being moved Himself, also referred it to as <Sumorum Bonus>, Supreme Being. Their philosophy makes understand that there is one unique being which was caused by no body yet in it own capacity to exist causes other beings also to exist. How could we not be enough convinced of the fact that philosophy in some how helps trace our Creator ? Nevertheless, we have known from history certain philosophers who tried to prove wrong the existence of God. Do not be surprise. It is a sheer arrogance of man. When he is granted a piece of a whole, in his pomposity, he thinks he possess the total. God is not a human being that can be studied, mastered and completely understood by this little knowledge of ours. Proving the existence of God is like reducing God to man who(man) by nature changes, moves, and can die (the primary sense of the word <existence> in philosophy). God is, exists yet does not change, moves or dies. He remains the same for eternity. If they were able to prove wrong the existence of God, they should be, in the same logic, able to prove His inexistence. Therefore, once the latter (proof of inexistence) lacks the former (that of existence) remains a baseless, factious and disputable argument. Philosophy does not affirm the existence of God neither does it deny the existence of God.
Emmanuel ANSAH, Philo I
PLUME SACREE
QUAND LE VIN MANQUA
Ce fut en Galilée dans la ville de Cana
Que le Christ pour la première fois opéra
Un signe manifeste lorsque le vin manqua
Au cours des noces auxquelles il assista
Tout joyeux étaient les convives invités
Car du vin nouveau venait d’être présenté
Ce fut un vin d’honneur capiteux
Qui leur donna la joie au sens de gaudete
Mariés et convives s’étaient tous réjouis
Car c’était un événement inouï
Auquel Fils et Mère ont répondu oui
Pour que commence l’œuvre du salut
Edouard TONOU , Philo III