Dans une subdivision tripartite, le Père AKOHA développe son thème en abordant tout d’abord les défis de l’inter personnalité à l’ère de la mondialisation. Il fait ensuite un plaidoyer pour une nouvelle éthique d’inter personnalité. Il finit en exposant les avantages d’une relation de communication. Cette conférence de l’après-midi du premier jour du colloque, entendait ainsi engager une réflexion sur l’identité de l’être de chez soi à l’autre au moyen d’une étude justifiée des enjeux d’une ouverture interpersonnelle à l’ère de la mondialisation.
Le Père AKOHA part de la décadence intellectuelle, anthropologique et religieuse de la modernité en énumérant les courants de pensée qu’elle a engendrés tel que le relativisme, l’hédonisme, conséquentialisme, essentialisme, existentialisme, eugénisme, transhumanisme etc… Toutes ces idéologies tentent de créer une crise à tous les niveaux. En effet, Nietzsche, principalement, en déclarant la mort de Dieu, intronise l’homme comme le supra-être à qui revient sa propre détermination, évacuant ainsi toute métaphysique. Ce faisant, l’homme s’éloigne non seulement de Dieu mais aussi de l’autre et se dénature. Or, la tendance à tordre le cou à sa nature propre pour rechercher une autre est dévastatrice.
Dans son deuxième point, le communicateur a développé un plaidoyer pour une nouvelle éthique d’interpersonnalité. Il s’est appuyé surtout sur la philosophie de l’altérité d’Emmanuel Levinas. Son exposé, s’est articulé autour de quatre termes qui sont « les quatre clefs » qui rendent possible l’éthique de l’interpersonnalité. Il s’agit notamment de la relativité, de la vocation, de la responsabilité et de la communion.
Enfin, le Père AKOHA aborde en dernière partie, les avantages d’une relation de communication. Pour lui contrairement à l’idéologie de la mondialisation, la sortie de chez soi pour la relation à l’autre ne consiste pas à perdre sa propre identité. Mais, elle permet plutôt de mieux se comprendre et de mieux découvrir son être. Ces avantages sont également valables pour l’autre. C’est dans le visage de l’autre que l’on voit et découvre son propre visage. De façon synthétique, la crise anthropologique, politique, éthique, que charrie l’idéologie de la mondialisation ne sera dénouée et désarçonnée que par le retour à une éthique de relation authentique.
De cette communication, nous retenons en substance que l’interpersonnalité est l’élan qui sort le Moi de chez soi pour un indispensable et vital être-ensemble avec les autres. C’est dans l’ouverture interpersonnelle, dans cette confrontation avec l’autre que l’on prend la mesure de soi pour être soi-même.
A propos du conférencier
Le Père Théophile Benjamin AKOHA est prêtre de l’archidiocèse de Cotonou depuis le 26 octobre 1996. Actuel vicaire général de S.E.M Roger HOUNGBEDJI, archevêque de Cotonou, il est titulaire d’un doctorat en Ethique et en Philosophie Morale et Politique. Coordinateur des Etudes à l’Institut pontifical JP2, il est Maître de conférences des Universités du CAMES et chargé des Recherches au laboratoire de psychologie Africaine de la femme et de l’éducation. Il est l’auteur de plusieurs articles et de plusieurs œuvres dont De l’amour de la sagesse à la sagesse de l’amour (2004), Sexualité et Amour, Le règne de Narcisse ; les enjeux du déni de la différence sexuelle (2005), Dialogue avec les jeunes (2006), Famille Africaine, devient ce que tu es (2010).