RAPPORT DE LA JOURNEE DU JEUDI 23 MARS 2023 COLLOQUE

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Le Grand Séminaire Saint Paul de Djimè a l’insigne honneur de débuter en ce jour ses journées du colloque sur le thème général : L’anthropophobie : comment re-humaniser l’homme ? A cet effet, pour mieux confier ses journées de réflexion à Dieu, la communauté du séminaire eut sa messe d’ouverture présidée par le Père Antoine MASSESSI, directeur des études. Au cours de cette célébration, dans son homélie, le père Prédicateur planche le décor en éveillant à la problématique du thème du colloque : l’anthropophobie, est-ce une peur de soi ou de l’autre.  Qu’est-ce que l’homme et faudrait-il avoir peur de lui ? Les travaux intellectuels du colloque débutent par la cérémonie d’ouverture. Le recteur de ce philosophat, le Père Albert OGOUGBE suite à la prière du début, souhaite la bienvenue au maire de Bohicon monsieur Ruffino d’Almeida, avant de saluer successivement, l’ex-recteur de ce séminaire nommé évêque de Lokossa Mgr Roger ANOUMOU, les professeurs des universités, les pères formateurs de ce haut lieu de connaissance, les hôtes du séminaire, les étudiants du séminaire et ceux des universités environnantes. Dans son mot d’accueil et d’ouverture du colloque, le père recteur insista sur des actes inhumains contemporains qui justifient entre autres le thème général de ce colloque et l’urgence d’agiter la question de l’anthropophobie.

Une pièce théâtrale, « l’aventure de Sophie en Afrique » s’ensuivit avant les orientations du colloque qui furent données par le Père Antoine MASSESSI, directeur des études. Au cours de son intervention, en saluant la présence de monseigneur Barthélémy ADOUKONOU qui a rejoint l’évènement, le père directeur des études ne manque pas d’accorder la parole au prélat. Celui-ci adresse ses salutations aux participants du colloque et exprima son désir de savoir. Ayant repris la parole, le Père MASSESSI peint un tableau mitigé de l’homme en partant de la conception hobbesienne de l’homme qui s’apparente à celle africaine, surtout béninoise : « l’homme est un loup pour l’homme ». Il a fini par donner les orientations du colloque, se résumant à poser les problématiques requises afin de redécouvrir ce qu’est et qui fait réellement l’homme. Un slam sur l’homme servit de transition pour l’installation des acteurs de la conférence inaugurale. La thématique de « l’autoréférentialité : un nouvel itinéraire épistémologique pour la réhabilitation du soi africain », fut développé par l’honorable et professeur Mahougnon KAKPO sous la modération de Roméo Emmanuel AGBALOU. De son développement, centré essentiellement sur la thématique de l’autoréférentialité, on retient que l’autoréférentialité est une ouverture à l’autre qui nécessite au préalable une connaissance de soi, d’où l’urgence pour l’Africain de faire un retour sur soi afin de mieux se connaitre. L’autoréférentialité est alors la seule arme pouvant délivrer l’Afrique et l’africain du joug de l’occident. Une pause d’un quart-d’ heure environ à préparer à la phase débat. Entre autres des idées développées, on peut retenir que, sans la maîtrise de sa culture, jamais l’Afrique ne se développera et la langue tient une place de choix dans cette culture et dans le processus de développement. Condamnable, l’africain est toujours marqué par des vecteurs de l’auto-aliénation ce qui continue de l’arriérer. Il appartient donc à l’Afrique d’oser pour que l’auto-référentialité soit effective. Tel est ce qu’on retient du débat. Monseigneur ADOUKOUNOU intervient afin pour conclure avec la prière après avoir fait part de son long et perpétuel combat du dialogue interreligieux et de la nécessité selon, le concile, de l’inculturation. En outre, furent lues les questions des participants externes reçu en ligne.

Pour le compte de l’après-midi, trois conférences en Panel permirent de poursuivre les activités réflexives suivants divers axes. Dans un axe philosophico-social avec le père Théophile AKOHA la présentation est tenue partant du thème « quelle éthique de l’humain pour la renaissance africaine ». Avec la thématique « Le néo-républicanisme pour refonder l’inaliénable dignité humaine », la conférence suit un axe politique et juridique avec le Docteur Gad Abel DIDEH et dans un axe ethno-théologique, le père Roland TECHOU fit sa conférence sur le thème « foi et culture au fondement du Gbètonyinyi en Afrique d’aujourd’hui ». Après une brève clarification du concept “ humain’’, le père Akoha montre qu’il désigne la plénitude vers laquelle tout homme doit tendre pour son bien intégral. Il propose quelques directives éthiques pour la renaissance africaine. Il s’agit de : l’éthique humaine, éthique rationnelle, éthique culturelle, et de l’éthique de l’altérité. Dans l’optique de repenser l’inaliénable dignité humaine, le docteur Dideh nous suggère le retour au néo-républicanisme axant sur le retour aux valeurs traditionnelles et la capacité de penser par soi-même. A la suite de docteur Dideh, le père Téchou part de l’universalité de l’idée d’être humain pour réaffirmer la logique de gbètonyinyi. Nous sommes tous, en effet, des êtres incarnés et à partir de l’idée chrétienne de Dieu ( incarnation), nous pouvons nous engager dans la ré-humanisation à partir de la foi et la culture.

Sans transition, le temps fut accordé à la synthèse des Panels et au débat. En synopsis retenons que : la sorcellerie dans la réalité des faits, en Afrique en général et surtout au Bénin, ne nous permet pas de nous développer. Elle fait développer en l’être africain, la triste réalité du nivèlement par le bas. Face à ceci, il urge d’adhérer à l’appel catégorique de la vertu de l’amour, soubassement de toute humanisation. L’être humain demeure dignité car on ne saurait la lui arracher. Par ailleurs, l’homme d’aujourd’hui semble moins humain que celui d’hier. L’urgence de l’humanisation s’impose de ce fait. La prière conclusive dirigée par le père recteur, permit de mettre un terme aux activités du colloque de ce jour.

Le Secrétariat du colloque

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