La deuxième communication de cette deuxième journée du colloque a porté sur la question de savoir si le principe de l’Ethique est encore pris en compte dans les sciences de la vie au XXIè siècle. Articulé en trois grandes parties, la communication du Père GOUDJINOU nous a montré que la science aujourd’hui ne peut se passer de l’éthique. Dans le premier point de son argumentation, il a inventorié la situation des sciences de la vie qu’il concevait comme un nœud d’espoirs tenus. De fait, plusieurs découvertes marquent notre monde actuel. Le traité de vie érotique peint un tableau des progrès notables dans le domaine de la vie. Il y a ainsi de nouvelles possibilités en science de la vie. C’est l’exemple du clonage, de la fécondation in vitro, des reproductions médicalement assistées etc… Mais à la vérité, pour beaucoup d’experts, la plupart de ces pratiques met en danger l’identité humaine. Les progrès en biologie, en neuroscience, les divers champs qu’embrasse la science de la vie, la lecture du génome humain posent des problèmes éthiques. Aussi les fins mercantiles, le jeu des intérêts créent la méfiance de beaucoup de personne à l’égard des sciences de la vie aujourd’hui. En face de cet état de chose, une problématique reste évidente : celle de la quête du sens.
Et c’est ce qui nous fit passer à la deuxième partie de la qr, il donne trois orientations éthiques à savoir : le progrès scientifique à interroger pour être mieux replacé dans son contexte, tout en insistant sur la promotion d’une science humanisante de la vie, ensuite, il propose de dire non au progrès pour le progrès, au progrès considéré comme une fin en soi, et qui ne prend pas en compte l’épanouissement de l’homme.
C’est d’ailleurs ce qui ouvre sur le troisième axe de sa communication où il présente le défi d’une science de la vie à visage humain. En effet, l’éthique a pour but final le bien intégral de l’homme de même, la science dans son progrès ne doit point mettre de côté cette première raison de son être à savoir le bien intégral de l’homme. Le père aura à le dire, les sciences ne sont pas importantes si elles ne rendent pas service à l’homme. Et c’est l’éthique, la bonne éthique, qui confère à la science de la vie une finalité intégrale de la vie. Edifier une science sans une visée intégrale, c’est vouloir le bien de l’homme contre l’homme. C’est pourquoi l’éthique doit être portée toujours en haute estime. Elle n’est pas optionnelle, elle est structurante, déterminante, finalisante. Dans ce sens, le credo du scientifique devrait être « je suis au service de l’humanité et l’humanité m’est chère ».
Présentation du Conférencier :
Prêtre de l’Archidiocèse de Cotonou depuis le 16 octobre 2004, le Père Colbert GOUDJINOU est titulaire d’un doctorat en doctrine sociale de l’Eglise à l’Université Pontificale du Latran depuis 2012. Il est l’actuel Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et Paix / Chant d’Oiseau (IAJP/CO) à Cotonou. Il dispense concomitamment des cours d’Ethique Sociale et d’Ethique Citoyenne ou de Doctrine Sociale de l’Eglise à l’EITP, près la Chaire UNESCO, à l’ENAM, et à l’Institut Jean Paul II à Cotonou.